Le titre fait référence à l'injonction faite aux femmes qui osent s'exprimer et que l'on veut réduire à une supposée émotivité quand un homme est "combatif". Le livre est sous-titré "Réceptions du féminisme" et dresse un panorama des réactions au féminisme de nos jours.
C'est à la fois intéressant et un peu superficiel. Trop souvent, l'autrice se limite à résumer la situation dans un ensemble de domaines (langage, pub, politique, monde du travail, violences médicales, etc.) sans apporter grand-chose de neuf. Je me suis demandée si j'étais déjà trop bien renseignée ; ne pouvant répondre moi-même à la question, j'invite chacun.e à consulter la table des matières de l'ouvrage pour se faire une idée personnelle.
Toutefois, j'ai apprécié que l'essayiste rappelle que le féminisme, ce n'est pas "les femmes contre les hommes" et qu'elle évoque "le caractère genré des grandes (mais pas que) villes" (un point que je compte approfondir).
La remarque "... avec moins de stéréotypes, on vend toujours autant, voire plus, parce que l'on vend différemment." contrebalancée par le fait que le recours aux stéréotypes est plus confortable me semble bien résumer l'esprit du temps : se saboter par paresse (et le langage en est une illustration éclatante).
En conclusion, "en s'intéressant aux attentes des femmes, c'est à tout le monde que l'on s'adresse, c'est la vie quotidienne de toutes et de tous que l'on améliore" ; le propos me rappelle King Kong théorie, quand Despentes souligne que les hommes ne sont pas tous à l'aise avec l'incarnation supposée de la virilité et que moins d'injonction genrée ferait du bien à tout le monde.
Je suppose qu'avec ce tour d'horizon, l'ouvrage peut donner envie aux moins documenté.es que moi de creuser les sujets. Je leur suggère (notamment) Ces hommes qui m'expliquent la vie de Rebecca Solnit, Les femmes et le pouvoir de Mary Beard, "Gros" n'est pas un gros mot de Daria Marx et Eva Perez-Bello, Faiminisme de Nora Bouazzouni.