Un amour – Sara Mesa

 

Un amour – Sara Mesa
Un amour – Sara Mesa
(Un amor, 2021)
Grasset, 2022, 208 pages
Traduction de Delphine Valentin

Natalia vient de s’installer dans un coin paumé, croyant y trouver un répit suite à une mésaventure professionnelle. Cependant, ses relations avec le propriétaire de la maison (dans un état lamentable) sont d’office très tendues et, plus largement, elle a du mal à trouver ses marques avec son environnement et les locaux.

 

Attirée par le résumé « officiel » promettant une ambiance étrange et ambigüe, j’ai longtemps cherché à comprendre le malaise de Nat en évitant à tout prix de la juger. Malheureusement, son comportement général et sa personnalité plaident irrémédiablement contre elle.

« Le malaise du bonheur est une idée qui la hante de manière insistante : un genre de bonheur qui contiendrait le germe de sa propre destruction. »

Nat est incapable de prendre la vie comme elle vient, de savoir apprécier ce qui le mérite. J’aurais pu accepter cette approche (tout en la regrettant). Néanmoins, si on ajoute son immaturité, sa manie de tout rapporter à elle et de se poser en victime, cela fait trop. Or l’atmosphère trouble doit tout au regard et à l’attitude de Nat qui apparaît être incapable d’avoir des relations simples avec qui que ce soit ou de trancher dans le vif quand quelque chose lui déplaît. Elle est dépassée par la moindre décision, se comporte comme une adolescente insupportable et j’ai eu envie de la gifler tout le long du roman.

Ce constat est d’autant plus regrettable que le roman comprend de bons ingrédients : le lieu, sous-exploité, et les autres personnages, tous plus intéressants que l’héroïne. L’écriture elle-même est agréable. Reste une histoire qui ne peut convaincre tant son élément central est si peu fiable.

Je crois que c'est la première fois que je n'accroche pas à un roman de cette collection que je recommande vivement par ailleurs (comme par exemple ici, , ici aussi).