De si bonnes amies - Amy Gentry


De si bonnes amies  - Amy Gentry
De si bonnes amies  - Amy Gentry
 (Last Woman Standing, 2019)
Robert Laffont / La Bête Noire, 2019, 400 pages
Traduction de Fabienne Vidallet


Dana est comédienne de stand up à Austin et tire le diable par la queue. Un soir, elle rencontre Amanda venue assister au spectacle. Bien que Dana soit assez solitaire et, selon son propre aveu, peu portée sur l’amitié féminine, elle se laisse prendre à la conversation d’Amanda. Cette dernière lui montre combien toutes deux, en tant que femmes, ont eu à subir des expériences terribles à cause des hommes ; elles sont misérables alors que leurs agresseurs sont impunis. Mais Amanda a un plan pour faire bouger les lignes : que chacune punisse l’agresseur de l’autre.

Si, sur le principe, on retrouve un peu l’idée de Dirty week-end, le scénario de De si bonnes amies est hélas moins subtil. Autant Les filles des autres, le premier roman de l’autrice, était réussi sur le plan des personnages, autant ce second livre pêche sur ce point. Dana, la narratrice, est peu crédible : à la fois très ancrée dans le réel, observatrice et capable d’utiliser ses expériences dans ses shows (la peinture du milieu est d'ailleurs fort intéressante), elle est aussi d’une naïveté à peine croyable. Qu’elle ne soit pas consciente de certaines choses, au fil de l’action, paraît tout bonnement impossible, sauf à vouloir faciliter la tâche à l’autrice. Et quand le personnage principal suscite aussi souvent la consternation, on finit par décrocher un peu.
Ainsi, après une mise en place plutôt réussie (mais je suis bon public pour ce genre de bouquin), l’action semble conduire à un cul-de-sac et j’ai été très tentée de laisser tomber.

Étonnamment, on assiste dans le dernier quart à un rééquilibrage des forces en présence et à un étoffement de l’intrigue initiale. C’est plutôt bien fait et rattrape en partie le reste. En tout état de cause, cela valait la peine d’aller jusqu’au bout.
De si bonnes amies est un roman très inégal mais qui a suffisamment de bons côtés pour donner envie de lire un prochain livre d’Amy Gentry.


Ce texte m’a été transmis par l’éditeur via NetGalley.