Dirty week-end – Helen Zahavi
(Dirty
Weekend, 1991)
Libretto, 2019, 210 pages
Traduction de Jean Esch
« Voici l’histoire de Bella qui se réveilla un matin et s’aperçut qu’elle n’en
pouvait plus »
Bella est une jeune femme
qui en a marre d’être une victime des hommes et qui va inverser les rôles.
Ce roman a fait l’objet
d’une demande d’interdiction pour immoralisme à la Chambre des lords lors de sa
parution. Cette simple mention laisse perplexe : si le livre avait traité
d’abus et de meurtres sur des femmes, aucun « lord » n’aurait été
choqué, la morale n’aurait pas été ébranlée. Mais parce qu’une femme décide de
ne plus se laisser faire, alors on crie au loup.
Dirty week-end parle des peurs des femmes, du stress quotidien, des privations de liberté
que l’on s’impose : comment se vêtir ? N’est-il pas trop tard pour
être seule dehors ? Et ce type là-bas, est-ce qu’il m’a vue ? Etc. Un
stress intériorisé qui modèle nos comportements et notre façon de penser, tous
les jours, à toute heure, et qui ne concerne que les femmes. C’est un roman
dans lequel toute femme se reconnaît.
Bella a décidé de prendre
le pouvoir et ses actes ont un côté libérateur et jubilatoire, n’en déplaise à
la Chambre des lords.
Il n’y a pas plus de
violence que nécessaire ; c’est bien dosé, bien raconté.
L’écriture détachée,
factuelle, évite toute tentation de traiter Bella d’hystérique. L’héroïne ne
fait que se défendre, remet les hommes à leur place, leur montre qu’on ne peut
pas tout se permettre et qu’il faut se méfier des femmes. Elle souligne combien
les hommes sont des prédateurs parce qu’ils pensent vaincre à coup sûr.
Un livre découvert par
hasard sur une table de librairie et que je recommande vivement !