Les filles des autres – Amy Gentry
(Good As Gone, 2016)
Editions
Robert Laffont, collection La Bête noire, 2017, 336 pages
Traduction
de Simon Baril
Êtes-vous bien certaine de connaître votre
fille ? D'ailleurs, est-ce vraiment la vôtre ?
À 13 ans, Julie Whitaker a été kidnappée dans sa chambre au beau milieu de la nuit, sous les yeux de sa petite soeur. Huit ans plus tard, voilà qu'une jeune femme pâle et amaigrie se présente à la porte : c'est Julie. Anna, la mère, est très vite assaillie de doutes.
À 13 ans, Julie Whitaker a été kidnappée dans sa chambre au beau milieu de la nuit, sous les yeux de sa petite soeur. Huit ans plus tard, voilà qu'une jeune femme pâle et amaigrie se présente à la porte : c'est Julie. Anna, la mère, est très vite assaillie de doutes.
Dès les
premières pages, le lecteur est happé par ce premier roman à l’intrigue
haletante. Il y a des erreurs de débutante - elles n’ont pas manqué m’agacer -
mais l’ensemble est suffisamment bien ficelé pour que l’on passe outre et
profite agréablement de la lecture.
Mon plus
gros regret concerne, d’une façon générale, la construction du roman peu
subtile et le choix narratif final qui ajoute de la lourdeur et tue dans l’œuf
le rythme. D’une façon générale, c’est beaucoup trop explicatif.
Pour le
reste, les personnages sont intéressants, leur psychologie est plutôt bien
amenée. La plus grande réussite d’Amy Gentry est sa capacité à suggérer les
zones d’ombres que nous avons tous et qui nous rendent parfois inaccessibles,
mêmes à nos proches (dont on peut douter
du degré de proximité). Nous ne savons rien de nos enfants. Et cela est aussi
vrai de l’enfant qui a grandi à nos côtés, que l’on a considéré comme
« acquis », terrain connu. Mais peut-être faut-il aussi y ajouter
l’idée que l’on ne se connaît pas soi-même, que l’on se leurre à notre propre
sujet. Ces questions hantent essentiellement la mère, narratrice principale.
L’autrice
évite pas mal d’ornières sur ces questions, sait rendre les situations
complexes et surtout les réactions de chacun naturelles. C’est probablement ce
qui rend ce roman si crédible alors même que la situation de départ ne m’a jamais
tout à fait semblé réaliste.
Enfin, le
suspense est bien ménagé et ce n’est pas la moindre des choses.
Une
autrice à suivre ; un roman à découvrir.
Ce livre m’a été transmis par l’éditeur via
NetGalley.