Les Glorieuses - Rebecca
Amsellem / Clémentine du Pontavice (ill.)
Hoëbeke, 2018, 190 pages
Comme l’indique le sous-titre, ce
livre rassemble des chroniques d’une féministe
qui mêlent expériences personnelles, expériences d’activiste, hommages aux
féministes historiques et réflexions. La variété d’approche est intéressante et
ne brouille pas le propos pour autant.
Il ne faut pas aborder cet ouvrage
dans l’idée d’apprendre quoi que ce soit sur le féminisme (sauf à être une très
jeune fille « ignorante » - ce n’est pas une tare – des éléments et
figures clefs de cette lutte).
On y retrouve l’état d’esprit de la
newsletter Les Glorieuses : des
messages forts sur l’(in)égalité quotidienne, concrète ; une approche
intersectionnelle non ambiguë ; sororité, combativité, bienveillance.
Particulièrement appréciable aussi,
la prise de hauteur qui fait dire à l’autrice (comme à Virginie Despentes dans King Kong Théorie ou encore Mary Beard
dans Les femmes et le pouvoir) qu’il
faut absolument déconstruire nos schémas mentaux quant à la représentation des
sexes et que tous ont à y gagner.
On oublie parfois que tous les hommes ne sont
pas à l’aise avec l’idée de virilité (qui impose par exemple de ne pas pleurer
ou plus largement de ne pas montrer ses sentiments, de rire aux blagues
graveleuses, etc.), des hommes qui ne sont pas pour autant
« efféminés ». Ce sont nos définitions du féminin et du masculin qui
doivent être revues tant elles sont sans fondement sérieux (j’entends
scientifique, raisonnable).
Enfin, Rebecca Amsellem rappelle la
diversité des féminismes et refuse les définitions figées qui décident si vous
êtes une bonne féministe (cf Roxane Gay).
Au global, un ouvrage agréable à lire
qui offre une bonne synthèse de synthèse et qui donne envie que l’autrice
récidive avec un livre plus approfondi et dense. En attendant, il reste les
newsletters hebdomadaires des Glorieuses
auquel je vous invite à vous abonner si ce n’est déjà fait.