Patience – John Coates

Patience – John Coates 

Patience – John Coates
(Patience, 1953)
Belfond, collection Vintage, 2014, 276 pages
Traduction de Jacques Papy

 

Pendant 7 ans, Patience a été une épouse soumise et une mère de famille parfaite, subissant le devoir conjugal en bonne catholique. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est rigide comme son frère Lionel dont l’épouse a préféré aller vivre cloîtrer que de continuer à supporter un tel mari. Patience est la bonté même, pleine de compassion, ouverte d’esprit mais aussi très attachée à sa religion. Sa rencontre avec Philip va bouleverser va vie à tous points de vue.

A priori, Patience n’est pas une héroïne qui pourrait me toucher tant nos différences sont criantes. Et pourtant, comment ne pas l’aimer ? Son innocence, au lieu d’être agaçante, la rend touchante ; son caractère facile à vivre est littéralement aimable ; elle est la gentillesse incarnée et on a de suite envie de l’aider à se sortir de son existence misérable. Elle m’a rappelé ma grand-mère maternelle, jusque dans son destin, ce qui fut une sacrée surprise.

La narration est enlevée, le ton mordant ; c’est drôle, légèrement irrévérencieux. Il y a de l’Oscar Wilde en filigrane : j’ai adoré ! L’auteur sait aussi être subtil ; Patience veut à la fois vivre pleinement, sans pour autant renoncer à ses principes religieux. Elle est tiraillée entre ce qui lui semble bien et ce qu’elle a appris à considérer comme étant bien ; elle analyse son éducation, sait faire la part des choses : c’est tellement rare !

Je recommande chaudement ce roman qui fait du bien, donne foi en l’humanité, sans pour autant être niais.