Pendant 7 ans, Patience a été une
épouse soumise et une mère de famille parfaite, subissant le devoir conjugal en
bonne catholique. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est rigide comme
son frère Lionel dont l’épouse a préféré aller vivre cloîtrer que de continuer
à supporter un tel mari. Patience est la bonté même, pleine de compassion,
ouverte d’esprit mais aussi très attachée à sa religion. Sa rencontre avec
Philip va bouleverser va vie à tous points de vue.
A priori, Patience n’est
pas une héroïne qui pourrait me toucher tant nos différences sont criantes. Et
pourtant, comment ne pas l’aimer ? Son innocence, au lieu d’être agaçante,
la rend touchante ; son caractère facile à vivre est littéralement aimable ;
elle est la gentillesse incarnée et on a de suite envie de l’aider à se sortir
de son existence misérable. Elle m’a rappelé ma grand-mère maternelle, jusque
dans son destin, ce qui fut une sacrée surprise.
La narration est enlevée, le ton
mordant ; c’est drôle, légèrement irrévérencieux. Il y a de l’Oscar Wilde
en filigrane : j’ai adoré ! L’auteur sait aussi être subtil ;
Patience veut à la fois vivre pleinement, sans pour autant renoncer à ses
principes religieux. Elle est tiraillée entre ce qui lui semble bien et ce
qu’elle a appris à considérer comme étant bien ; elle analyse son
éducation, sait faire la part des choses : c’est tellement rare !
Je recommande chaudement ce roman
qui fait du bien, donne foi en l’humanité, sans pour autant être niais.