Beryl Gilroy fut la première femme noire directrice d’école
en Grande-Bretagne. Elle raconte dans ce récit son parcours d’instit’ entre les
années 50 et 70, partage sa philosophie et ses aspirations.
Dans une langue simple et
directe, Beryl Gilroy nous livre un témoignage intéressant à plusieurs
titres : celui d’une femme noire, celui d’une prof, celui d’une prof
exerçant surtout dans des écoles multi-raciales – il faut comprendre
« multi » comme vraiment plein d’ethnies et cultures
différentes – celui d’une personne impliquée qui ne cherche pas uniquement à
exercer son métier (ce qui serait déjà pas mal eu égard aux conditions
suscitées), ni même à bien mener sa tâche mais qui a aussi une approche analytique
dans un souci d’amélioration continue de ce qu’elle peut apporter aux enfants.
Je ne suis pas très portée sur l’admiration,
mais j’avoue qu’un tel niveau d’engagement m’a « scotchée ». L’autrice
parle peu de sa vie personnelle et je m’interroge sur l’énergie qui lui restait
pour sa famille (deux enfants et un mari – blanc – dont on ne sait presque rien
tout en devinant qu’il devait mettre la main à la pâte). On sent que sa mission
d’instit’ faisait pleinement partie de sa vie, au-delà de la simple carrière professionnelle.
Il m’a semblé que le racisme auquel elle fut confrontée lui donnait finalement
de l’énergie pour éduquer les enfants, sans angélisme mais dans l’idée de leur
apporter autre chose que les préjugés de leurs parents.
En dépit de quelques longueurs,
ce fut une lecture enrichissante qu’il faudrait donner à lire au plus grand
nombre, tant elle est en prise avec une réalité peut-être pas tout à fait
dépassée de nos jours (que ce soit en termes de racisme, d’éducation ou plus
largement de système scolaire). Plus largement, c’est un témoignage qui donne
du courage.