Des années 60 à nos jours, du Sud
profond à New York, l’histoire s’appuie sur trois femmes : l’une a mis au
monde une petite fille qui lui a été enlevée, une autre a adopté et élevé cette enfant, la dernière est cette enfant désormais mère à son tour.
Toutes ces femmes portent des
traumatismes qui, d’une certaine façon, les conditionnent et dont elles essaient
de se sortir dans une société qui, au mieux les ignore, au pire les méprise, en
tant que femmes et en tant que Noires.
Ce roman, d’une autrice non traduite
en France jusqu’à présent mais déjà confirmée, est vibrant. Il traduit le
système de valeurs d’une femme, quitte parfois à être redondant, voire un peu
« lourd » quand on n’adhère pas (la maternité comme réalisation d’une
femme, non merci) ; mais parce que j’aime les personnes qui vivent
conformément à leurs valeurs et s’investissent dans ce sens, avec force et
courage, je ne peux que ressortir de cette lecture avec une appréciation
positive.
En dépit de longueurs, le récit nous embarque auprès de ces héroïnes dont les destins sont marqués par leur statut de femmes, de Noires ; et j’ai trouvé intéressant de lire une autrice noire dont la perception de l’adoption n’est pas la même que celle d’Amandine Gay dont j’ai lu avec passion l’essai personnel, Une poupée en chocolat, récemment. Parce qu’une partie de l’univers de Denene Millner ne m’est pas familier, cette lecture fut vraiment enrichissante, même si assez éloignée de moi sur la forme.
En résumé, une bonne histoire qui se lit
facilement tout en abordant des thèmes forts (racisme, sexisme, patriarcat, adoption et ses conséquences sur l'identité et les racines).