Le café suspendu – Amanda Sthers

 

Le café suspendu – Amanda Sthers
Le café suspendu – Amanda Sthers
Grasset, 2022, 234 pages

« Lorsqu’on commande un café à Naples, on peut en régler un second indiqué sur l’ardoise du bar comme un café sospeso : un café suspendu, offert à qui entrera sans avoir les moyens d’en payer une tasse. […] Ce qu’on offre, ce n’est pas un café, c’est le monde autour, du chahut à partager, des regards à croiser, des gens à aimer. »

 

Ce roman est un patchwork d’histoires racontées par un écrivain français qui a pris pour quartier général un café au-dessus duquel il habite. Il observe les habitués et les autres, sert de confident, spécule et se révèle aussi en contrepoint. Ce second aspect ne m’a pas vraiment passionnée mais ce n’est pas au cœur du livre. Il y a aussi la volonté de raconter Naples qui là encore ne m’a pas convaincue.

En revanche, le concept même du récit est de ceux qui me séduisent d’office, ayant moi-même un certain goût pour ces lieux où l’on peut se fondre dans le décor et participer à distance au mouvement incessant. Cela est bien rendu par l’autrice, de même que la chaleur humaine qui se dégage, la particularité des relations entre inconnus qui se reconnaissent comme des habitués. L’écriture est agréable car légère ; le texte se lit facilement. Certains personnages touchent plus que d’autres. L’aspect disparate et éparpillé participe au charme de l’ensemble. Le seul point qui m’ait vraiment gênée est la récurrence des conclusions en forme de leçons, pas moralisatrices mais un peu insistantes et sans finesse. Par ailleurs, les histoires sont souvent trop naïves à mon goût.

Pour autant, j’ai pris grand plaisir à rencontrer ces personnages, à partager une tranche de vie. Si j’apprécie habituellement les textes plus intenses, c’est bien la narration aérienne qui a su me plaire ici. Une jolie rencontre.