Le jeu de
la dame – Walter
Tevis
(The Queen’s
Gambit, 1983)
Albin Michel, 1990
Gallmeister, 2021, 448 pages
Traduction de Jacques Mailhos
Beth Harmon
vit dans un orphelinat « à la Dickens ». Un jour, elle rencontre au
sous-sol l’intendant en train de jouer aux échecs : Beth est fascinée et
demande à apprendre. Rapidement, elle démontre des capacités hors normes pour
ce jeu.
Si littérairement le livre ne vaut pas une cacahouète, l’intrigue est incroyablement prenante (du moment que l’on saute à pieds joints sur les descriptions de parties – il semble d’ailleurs qu’elles comprennent des erreurs).
Autre ambivalence : le côté très racoleur et cliché qui fait lever les yeux au ciel toutes les deux pages qui s’accompagne d’une approche psychologique intéressante. En effet, l’évolution de l’héroïne est très bien rendue ; on croit au personnage (si l’on passe sur le côté « petit génie ») sur un plan humain.
La façon qu’a Beth d’aborder une situation et
de résoudre un problème est crédible et séduisante pour les personnes plutôt
cérébrales. J’ai beaucoup aimé la suivre, la voir grandir ; j’ai aimé
aussi qu’elle soit largement solitaire et sa façon d’aborder le jeu, par goût (elle
aime jouer pour gagner parce qu’elle n’aime pas perdre, pas pour l’appât du
gain – même si cela devient son gagne-pain).
En
définitive, une lecture concentrée sur le parcours de Beth et qui ne s’attarde
pas sur tous les éléments aguicheurs s’avère tout à fait satisfaisante pour
passer un bon moment.