Les Indifférents - Julien
Dufresne Lamy
Belfond (poche), 2019, 344
pages
Bassin d’Arcachon. Justine, une
adolescente, arrive d'Alsace avec sa mère, recrutée par un notable du coin.
Elle rencontre Théo, le plus jeune fils de la famille, et, très vite, intègre
son clan, celui des Indifférents. De ces belles années, Justine raconte
tout : l’insouciance, les rituels, l'océan. Mais un matin sur la plage, un
drame survient.
Ce livre m’a attirée pour une raison
tellement superficielle que j’en ai presque honte. Il est paru en poche et
l’esthétique de la collection m’a plu au point que j’en suis venue à lire un
écrivain français qui m’était inconnu, deux caractéristiques qui suffisent
généralement à vous évacuer de mes sélections. Remercions donc la personne qui
a conçu le graphisme et le format de ce livre car j’ai eu mon coup de cœur du
mois avec ce roman cruel et doux-amer qui a agi comme un électrochoc.
Il me semble que moins on en sait sur
l’histoire, mieux c’est. Il faut se laisser embarquer par la voix de Justine,
se laisser porter par les événements plus ou moins marquants de ses années
parmi les bourgeois, ne pas chercher à analyser, juste écouter cette voix. Elle
raconte une adolescence plutôt banale au fond si ce n’est que l’argent n’est
pas un problème pour ses petits camarades de jeux.
Si le style adopté m’a semblé presque
bâclé, trop brut, la construction du récit est parfaite. L’auteur joue au chat
et à la souris avec nous : il en dit assez pour nous appâter et nous faire
élaborer des hypothèses mais nous laisse suffisamment dans le flou pour que
quelque chose nous échappe toujours un peu. C’est d’une efficacité telle que
j’ai bouclé ma lecture en 48 heures.
Le finale est féroce à point et on
reconnaît que si on encaisse aussi « bien » l’information c’est que
le style sans fioriture nous y avait quand même un peu préparé.
Un roman prenant et marquant comme on
voudrait en lire plus souvent.