Les besoins artificiels - Razmig Keucheyan


Les besoins artificiels  - Razmig Keucheyan
Les besoins artificiels  - Razmig Keucheyan
Éditions La Découverte – label Zones, 2019, 250 pages


Sous-titre : Comment sortir du consumérisme

Le capitalisme engendre des besoins artificiels toujours nouveaux. Celui de s’acheter le dernier iPhone, par exemple, ou de se rendre en avion dans la ville d’à côté. Ces besoins sont non seulement aliénants pour la personne, mais ils sont écologiquement néfastes.
Ce livre soulève une question simple : comment couper court à cette prolifération de besoins artificiels ? Comment sortir par là même du consumérisme capitaliste ?

Depuis longtemps, la question de la surconsommation m’intéresse, sur un plan pratique en particulier. C’est que, comme la plupart, j’ai cédé à l’appel des sirènes, acheté des choses inutiles dont il me semblait pourtant avoir un besoin indiscutable et je le fais encore, même si j’ai considérablement progressé dans ma démarche vers une consommation modérée.
Ce livre se propose d’élaborer une théorie critique du consumérisme et il me semblait pertinent de prendre du recul sur le sujet, d’avoir un avis éclairé.

Malheureusement, mes attentes et le propos de l’auteur n’étaient pas en phase. Ce livre est très abstrait et réellement théorique ; c’est plus une réflexion d’universitaire qu’un ouvrage en prise avec le réel. On y parle de consumérisme comme d’une notion plus que comme d’une réalité bien concrète et il en est de même avec quasiment tous les thèmes abordés.
L’auteur, sociologue, se réfère abondamment à Marx mais aussi Gorz et Heller et s’en tient à un niveau purement intellectuel qui m’a rapidement lassée. Même le chapitre sur la garantie des marchandises est d’un ennui sans fond, alors même que les questions juridiques me passionnent (il est vrai que ce chapitre ne m’apprenait rien mais je « révise » toujours avec plaisir dès qu’il est question de droit).

Il m’a semblé que l’auteur s’éloignait constamment du cœur du sujet pour évoquer des thèmes qu’il maîtrise (l’écologie et Marx pour résumer), quitte à créer des rapprochements douteux.
Au final le propos est souvent confus, pas toujours homogène au sein d’un chapitre ; surtout, l’articulation d’un chapitre à l’autre est rarement évidente. Je me suis demandée fréquemment, au milieu d’un chapitre, comment l’auteur en était arrivé à évoquer tel ou tel point, ne percevant qu’un rapport très lointain avec le sujet de départ.

Je regrette d’autant plus cette rencontre manquée que le sujet me tient à cœur. Le traitement théorique et très politisé l’a, à mon sens, dénaturé. Néanmoins, si vous faites des recherches sur le sujet à titre purement intellectuel, ce texte peut être tout à fait pertinent.




Ce texte m’a été transmis par l’éditeur via NetGalley.