Mont-Oriol - Guy de
Maupassant
Domaine public, 1887, env. 280 pages
En Auvergne, dans la
petite station thermale d'Enval, la découverte d'une nouvelle source suscite
toutes les convoitises : des paysans roublards, un banquier spéculateur et des
médecins charlatans sont les héros de ce roman d’une troublante modernité.
On revient toujours à
Maupassant ; je reviens toujours à ce roman en particulier (c’était ma
troisième lecture). C’est que l’écrivain a une capacité à donner vie à des
personnages archétypaux et à nous entraîner dans une série d’aventures
passionnantes.
Dans une première
partie, Maupassant présente sa galerie de personnages, ainsi que le
fonctionnement de la station thermale, égratignant au passage les médecins peu
scrupuleux. Il met également en scène Andermatt le banquier et les Oriol,
famille de paysans sur les terres desquels la nouvelle source est découverte.
En parallèle, une histoire sentimentale se développe entre Christiane, femme
d’Andermatt et Paul Brétigny, un ami du mari.
On assiste à la
fourberie des uns, à la méfiance des autres mais c’est aussi la confrontation
de deux univers : les parisiens contre les auvergnats. C’est aussi
l’occasion d’évoquer le business que représentent ces villes d’eaux, les
méthodes utilisées pour attirer médecins et patients.
Dans la seconde partie, un an plus tard, nous
assistons à la naissance de la nouvelle ville d’eaux qui se développe au
détriment de l’activité historique. Entre capitalisme et mariages arrangés,
l’intrigue se poursuit tambour battant.
Le style de Maupassant, concret et direct, est tout à
fait adapté au fond ; son sens de la narration donne du piquant à l’histoire.
Un moment de lecture magistral et vivifiant qui m’a
donné envie de relire Fort comme la mort.