Seul l’assassin est innocent - Julia Székely
(Bűnügy, 1941)
Livre de poche, 2019, 264 pages
Traduction de Sophie Képès
Le temps d’une journée nous suivons plusieurs
personnages dont un couple et leurs deux enfants, famille étrange s’il en est
des normales.
Un meurtre survient et tous pourraient être coupables.
La victime est l’amant de la femme, ami d’enfance de l’homme.
« Robert
était tranquille, fiable et simple d’usage comme un fourneau de cuisine. »
C’est un livre étrange, à l’atmosphère étouffante, aux
personnages singuliers et tourmentés. Dans un premier temps, les heures
s’égrènent et on a le sentiment que chacun est englué dans l’ennui ; il se
dégage du récit une sorte de fatalité où chacun semble jouer un rôle. Puis, le
meurtre est découvert et un policier (également auteur de romans policiers)
entre en scène.
Julia Székely est l’autrice de plusieurs pièces de
théâtre et cela se ressent dans chaque élément : chaque chapitre semble se
dérouler sur une scène ; les dialogues ont un ton particulier qui, sans
sonner faux, ont un côté un brin irréel, notamment les échanges entre les
époux.
Roman psychologique (mais pas « thriller »
comme l’indique la quatrième) dont l’enjeu n’est pas vraiment de découvrir l’auteur
du crime (le titre parle pour lui-même) mais plutôt de disséquer des
comportements, des personnalités, Seul l’assassin
est innocent est un texte intéressant et curieux qui donne envie de lire l’autre
roman de Julia Székely, Rue de la chimère (n’existe pas en poche,
malheureusement).