Le fossé - Herman Koch
(De Greppel, 2016)
Belfond, 2019, 304 pages
Traduction d’Isabelle Rosselin
Maire d'Amsterdam, aimé
du petit personnel et respecté des puissants de ce monde, époux comblé, heureux
père d'une adolescente, Robert peut savourer pleinement le sentiment d'une vie
accomplie.
Or, lors d'une soirée officielle, il aperçoit sa femme, Sylvia, rire à gorge déployée avec son adjoint à la mairie que Robert juge pourtant très insignifiant. Il s’étonne, spécule, refuse de spéculer. D'ailleurs, Sylvia se comporte de manière on ne peut plus normale ces derniers temps. On pourrait même dire qu'elle n'a jamais été aussi normale. Mais justement, ne devrait-il pas s'en inquiéter ?
Or, lors d'une soirée officielle, il aperçoit sa femme, Sylvia, rire à gorge déployée avec son adjoint à la mairie que Robert juge pourtant très insignifiant. Il s’étonne, spécule, refuse de spéculer. D'ailleurs, Sylvia se comporte de manière on ne peut plus normale ces derniers temps. On pourrait même dire qu'elle n'a jamais été aussi normale. Mais justement, ne devrait-il pas s'en inquiéter ?
Ce roman m’a laissé un sentiment très mitigé. La
découverte de cet auteur est à mon programme depuis la parution du Dîner ; il était donc temps que je
me penche sur son œuvre.
Si l’histoire d’un homme qui s’écroule intérieurement
tout en donnant le change extérieurement est bien pensée, la recherche à tout
prix d’un biais humoristique ne m’a pas convaincue.
En effet, cette
crise existentielle qui se traduit par la mise à nu de failles intimes pâtit
d’un traitement trop superficiel. On garde de l’histoire un goût de « pas
assez ».
En outre, si on perçoit à travers les lignes l’esprit
cosmopolite de l’écrivain, certaines remarques de son personnage témoignent
d’une petitesse de vue étonnante (et je distingue bien les deux, auteur /
narrateur, mais impossible de ne pas avoir des doutes dans certains cas).
Enfin, j’ai regretté que les parents du narrateur
n’aient pas une place plus marquée. En effet, ces derniers annoncent à leur
fils leur volonté de mettre fin à leurs vies parce qu’ils estiment avoir
suffisamment vécus ; ils veulent mourir avant d’être des fardeaux. Il y
aurait eu de quoi construire un roman entier autour de leur décision et autour
de ces deux personnages bien plus attachants et profonds que tous les autres
réunis.
Au final, j’ai le sentiment d’être passée à côté du
livre. Si le fond est prometteur et riche à sa façon, il ne m’a pas semblé
correctement servi par l’approche choisie.
Ce livre m’a
été transmis par l’éditeur