Les îles aux pins -
Marion Poschmann
(Die Kieferninseln, 2017)
Stock, 2019, 208 pages
Traduction de Bernard Lortholary
Gilbert Silvester est sous le choc :
il a rêvé que sa femme le trompait. Quand il la confronte, elle nie tout en
bloc et refuse de s’excuser. Furieux, il file à l’aéroport et saute dans le
premier avion : destination Tokyo. Inspiré par des récits
de voyage japonais, il décide d’aller admirer la lune au-dessus des Îles aux
Pins. Mais c’est sans compter sa rencontre avec Yosa, un étudiant barbichu, en
possession d’un guide bien particulier : Le Manuel complet du suicide. Gilbert
tente alors de détourner le jeune homme de son funeste projet et l’entraîne
dans ses pérégrinations à travers le Japon. Il s’agit en particulier de suivre
les traces de Basho jusqu’aux Iles aux pins
Il faut être d’humeur
contemplative et tolérante pour apprécier pleinement ce livre et en supporter son
personnage principal ; il vaut mieux être très fan du Japon aussi.
Oubliez d’office l’anecdote
qui lance l’intrigue car cela reste un pur prétexte auquel il ne sera plus
vraiment fait allusion dans le reste du livre. C’est ce qui m’a plus déçue car
je me suis retrouvée embarquée dans une histoire qui n’avait à peu près rien à
voir avec l’idée que je m’en faisais. Ajoutons que Gilbert est un universitaire
raté méprisant et arrogant.
Quant à l’immersion
japonaise, elle n’est pas convaincante ; on ne peut s’empêcher de penser
que l’autrice aligne toutes ses connaissances et son expérience du Japon ;
cela manque de saveur, de chair.
Si Marion Poschmann se lance
parfois dans des passages plus fouillés, plus analytiques, où elle fait
ressortir une certaine vision du monde, cela reste fugace. C’est tout à fait
dommage car le livre aurait pu y trouver un intérêt.
Malheureusement, je suis
passée complètement à côté de ce bouquin qui figure néanmoins, à ce jour, sur
la première sélection du Man Booker International Prize.
Ce texte m’a été transmis par l’éditeur via NetGalley.