La vraie vie - Adeline
Dieudonné
L’Iconoclaste, 201, 265 pages
La narratrice, son petit frère et
leurs parents vivent dans une zone pavillonnaire. Leur existence semble banale,
si on exclut le côté psychopathe du père, jusqu’au jour où un accident brise un
ressort chez les enfants. La narratrice considère dès lors que le quotidien
n’est pas « la vraie vie » et qu’il lui appartient de remettre sur
les rails la vie qui leur revient à elle et à son frère.
Encensé par les lecteurs et les
critiques, ce premier roman est en définitive très banal ; surtout, il a
un goût d’inachevé. Si l’autrice avait probablement une idée précise en tête,
le résultat ressemble plus à un travail en cours qu’à un texte définitif. Il
lui manque bien des ingrédients pour en faire un livre consistant.
L’écriture est transparente, sans
touche personnelle ni caractère. La construction est maladroite et l’aspect
« premier roman » se ressent en particulier dans les coutures
apparentes, les indices tellement énormes que l’on devine les événements à
l’avance. Hormis la narratrice (et encore), les personnages sont fantomatiques,
sans personnalité, sans vie propre ; ils ressemblent à des marionnettes
et, le contexte étant par ailleurs très maladroitement campé, tout ce monde
semble évoluer dans un décor en carton-pâte.
L’histoire elle-même n’a aucune
profondeur ; on a du mal à comprendre où veut en venir l’autrice, quel est
le message (rien n’indique qu’il y en ait un, d’ailleurs). Cela ressemble à une
rédaction pleine d’imagination, foisonnante, pas à un texte qui donne à penser.
Passons sur tous les détails horripilants qui ne font qu’enfoncer le clou.
D’où vient l’engouement ?
Difficile à dire de la part de quelqu’un qui ne partage pas l’enthousiasme
majoritaire. Cependant, on se doute que sa grande accessibilité - son coté
facile et rapide à lire – joue en sa faveur. Mais, même pour tuer le temps,
cela reste une expérience frustrante car inconsistante.
Vite lu, vite oublié, La vraie vie est un livre tout à fait
optionnel.