Les gratitudes - Delphine de
Vigan
JC Lattès, 2019, 192 pages
Michka est en train de perdre peu à
peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie,
une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste
chargé de la suivre.
C’est un roman tout à fait dans la
veine de ce qu’écrit Delphine de Vigan : intimiste, avec des personnages
émouvants, des situations douloureuses qui sont comme des passages pour
s’aguerrir. C’est à la fois simple et percutant, aussi bien sur le fond que sur
la forme.
Malgré tout, il y a souvent comme une
limite qui m’empêche d’être totalement enthousiaste, comme si l’autrice
renonçait à aller au bout de son idée, comme si soudain son projet l’effrayait,
la dépassait. C’est fort dommage et il me semble que Delphine de Vigan devrait
avoir plus confiance en sa capacité à porter des histoires fortes. Ici, il y a
une sorte de mollesse à la fin qui, sans gâcher l’ensemble m’a quand même
déçue (contrairement à Cuné).
Les gratitudes
est un roman qui honore son titre et dont le sujet et contexte – cette
décrépitude qui nous effraie, la vieillesse qui nous guette – sont très bien
rendus. C’est ce que j’aime chez Delphine de Vigan, cette simplicité pour
parler de nos vies, cette sincérité aussi dans le propos, la justesse de
l’écriture.
Ce bref roman est à lire, sans nul
doute.
Ce livre m’a été transmis par l’éditeur via NetGalley.