Le cheval, suivi d’Albert – Léon Tolstoï
Traductions de Boris de Schloezer et de Michel Aucouturier
Les deux nouvelles évoquent la vieillesse de deux prodiges déchus. J’ai beau ne pas être très sensible à l’esprit de Tolstoï, l’écrivain sait vous embarquer dans une bonne histoire. Il possède un art narratif tout à fait adapté à la nouvelle avec ses mystères, ses dévoilements successifs, son enchaînement particulier des scènes. J’ai particulièrement aimé Le cheval, un texte maîtrisé d’un bout à l’autre.
Ces deux expériences m’ont réconciliée en partie avec un auteur sur lequel j’ai toujours buté.
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La femme d’un autre et le mari sous le lit – Fédor Dostoïevski
Traduction de Gustave Aucouturier
De l’auteur, j’ai lu en entier Le joueur (et j’ai buté sur quantité d’autres ouvrages) qui m’a plu sans susciter pour autant un enthousiasme délirant.
Ce texte qui raconte l’histoire d’un Othello russe est étonnant quand on a une image de Dostoïevski en écrivain austère. En effet, la nouvelle est incroyablement drôle ! C’est léger comme une comédie, joyeusement raconté et enlevé. Ma seule réserve concerne la traduction assez affreuse, ce qui se voit en particulier dans les dialogues, mais l’expérience globale fut un plaisir.
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Les groseilliers et autres nouvelles – Anton Tchékhov
Traduction d’Édouard Parayre
C’est l’écrivain qui suscitait le plus de doutes de ma part. En effet, j’ai lu La mouette et deux fois La cerisaie : je n’ai éprouvé qu’ennui. Or j’ai été très touchée par la sensibilité de ces textes, à l’exception du très court L’étudiant, un texte mystique.
Ces textes ont pour point commun de nous renvoyer la question : qu’est-ce qu’une vie réussie ?
La peur, Les groseilliers et Ionytch présentent trois situations très différentes traitées chaque fois avec une subtilité remarquable. Tchékhov souligne la subjectivité qui préside à notre façon d’évaluer une vie, de juger de la réussite. Si ces textes mettent en scène des personnages souvent aussi passifs que ceux des œuvres que j’avais lues précédemment, leur brièveté a permis mon adhésion ; en outre, il me semble que le minimalisme de Tchékhov est parfaitement adapté à ce genre. Une exploration à poursuivre !
La peur, Les groseilliers et Ionytch présentent trois situations très différentes traitées chaque fois avec une subtilité remarquable. Tchékhov souligne la subjectivité qui préside à notre façon d’évaluer une vie, de juger de la réussite. Si ces textes mettent en scène des personnages souvent aussi passifs que ceux des œuvres que j’avais lues précédemment, leur brièveté a permis mon adhésion ; en outre, il me semble que le minimalisme de Tchékhov est parfaitement adapté à ce genre. Une exploration à poursuivre !