Do Not Say We Have Nothing – Madeleine Thien
2016
Parution en VF chez Phébus, janvier
2019
(déjà paru en VF au Québec chez Alto)
(déjà paru en VF au Québec chez Alto)
À Vancouver, en 1991, une fillette de 10
ans, Marie, et sa mère accueillent chez elles Ai-Ming, une jeune femme fuyant
la Chine après la répression des manifestations de la place Tian’anmen. En
discutant avec elle, Marie se rend compte des liens qui unissent sa famille,
qui a émigré de Chine au Canada à la fin des années soixante-dix, à la sienne.
Elle découvre surtout un père qu’elle n’a presque pas connu, sa jeunesse au
moment de la Révolution Culturelle, son amour de la musique, sa soif de liberté.
Le roman de Madeleine Thien couvre sept décennies, trois
générations et il est empreint d’un souffle épique qui vous emporte dès les
premières pages. Sa force réside dans la capacité de l’autrice à créer des
personnages inoubliables tout en dressant un contexte historique marquant. Les
différentes couches d’histoires s’entremêlent sans jamais tout à fait nous
perdre et créent sur la distance un entrelacs de destins.
Thien excelle dans l’analyse fine des différences de
générations et d’aspirations.
Comment mener sa vie ? Faut-il renoncer à ses rêves
ou au contraire ne pas transiger ? Quelles sont les différentes formes de
renoncements ?
Rien n’est tranché ; il ne s’agit pas de donner des
leçons mais de rendre compte de la complexité des vies, avec sensibilité.
Roman d’une grande richesse dans ses thèmes, dans les
émotions, dans la diversité des caractères présentés, Nous qui n’étions rien est un texte subtil, probablement sa plus
grande qualité.