Hôtel Baden-Baden – Brigitte Glaser


Hôtel Baden-Baden – Brigitte Glaser
Hôtel Baden-Baden – Brigitte Glaser
 (Bühlerhöhe, 2016)
Presses de la Cité, 2018, 475 pages
Traduction de Corinna Gepner


Rose appartient aux services secrets israéliens. Elle a fui l'Allemagne en 1938 et vit désormais dans un kibboutz. En 1951, son chef l'envoie en mission dans un hôtel au cœur de la Forêt-Noire, à quelques kilomètres de Baden-Baden, où elle doit déjouer un attentat prévu contre le chancelier allemand Konrad Adenauer. En attendant Ari, autre agent qui tarde à la rejoindre, Rose tente de discerner le terroriste infiltré parmi les nombreux clients et membres de la délégation.

Inspiré de faits réels, ce roman se laisse lire avec plaisir. Il m’a malheureusement semblé assez inégal. Des moments de suspense sont noyés dans une intrigue un peu lâche et si certains personnages recèlent des facettes inattendues, la plupart sont assez stéréotypés. Je n’ai, par exemple, jamais réussi à m’attacher à l’héroïne qui m’a paru fade et transparente. Certes, elle est supposée être une personne lambda, projetée dans une intrigue qui la dépasse mais ça ne prend pas. Certains passages sont trop bavards, d’autres superficiels. Et pourtant, on se laisse porter et même surprendre.

Ce qui m’a intéressée, c’est le contexte du roman, inédit et passionnant.
Nous sommes après la guerre, en pleine reconstruction. L’Allemagne panse ses plaies comme elle peut et, alors que le peuple souffre de privations, la question de l’indemnisation des Juifs ne va pas de soi. En parallèle, les Juifs originaires d’Allemagne sont déchirés sur la façon de considérer ce pays : pour certains, c’est leur patrie de droit et il n’est pas question qu’ils y renoncent, pour d’autres il est impossible de vivre à nouveau parmi des personnes dont on ne sait jamais ce qu’elles pensent vraiment, ni ce qu’elles ont fait pendant la guerre. Enfin, si certains veulent œuvrer à la construction d’Israël, pour d’autres c’est sans intérêt. C’est dans ces questions de fond que le roman puise son originalité, sans caricature ni réponse toute faite.

Un roman agréable qui manque un peu de nerfs mais qui nous fait découvrir un épisode historique riche et complexe.


Ce livre m’a été transmis par l’éditeur.