Une histoire des abeilles – Maja Lunde

Une histoire des abeilles – Maja Lunde
Une histoire des abeilles – Maja Lunde
 (Bienes Historie, 2015)
Presses de la Cité, 2017, 400 pages
Traduction de Loup-Maëlle Besançon


Angleterre, 1851 ; Ohio , 2007 ; Chine, 2098 : William, George, Tao ont des vies liées aux abeilles qu’il s’agisse de la construction d’une ruche, de l’exploitation des abeilles ou des conséquences de leur disparition.


Le projet de Maja Lunde est ambitieux et surtout accrocheur. A l’heure où les abeilles disparaissent, les évoquer dans une fiction, raconter une histoire des abeilles est plus que jamais nécessaire.

Au-delà de la fiction, l’autrice a donc voulu disséminer des informations sur les abeilles. Cependant, la manière est un peu maladroite, les données informatives étant mal amalgamées aux éléments fictionnels. En outre, à vouloir balayer l’ensemble des problématiques, qui plus est de façon éclatée, l’autrice atténue la force du message. Combien de lecteurs se souviendront, par exemple, que la consommation de miel par les humains prive les abeilles de nourriture ?
Autre point qui ne m’a pas convaincue : les trois histoires parallèles. Le procédé manque malheureusement de fluidité et, en vérité, on pourrait lire chaque histoire l’une après l’autre quasiment jusqu’à la fin.

Mais il y a de belles et bonnes choses dans ce roman.
Tout d’abord son abord « militant » : qui peut aujourd’hui se dire non concerné par l’écologie ? Pourtant, au quotidien, dans leurs choix et leurs actes, la plupart des gens ne tiennent pas compte de ces problématiques.
Ensuite, ses personnages souvent attachants et l’idée de transmission, quelle que soit l’époque, d’un parent vers son enfant rendent l’histoire générale plus abordable (même si écrire une histoire des abeilles qui ne parlerait que d’elles serait une bonne façon de reléguer les hommes à leur place).
Enfin, le finale étonnamment bien conçu a achevé de me convaincre qu’une seule histoire à la fois aurait été peut-être un choix plus judicieux.


Cette lecture peut être une bonne façon de se renseigner sur les abeilles et le mal que nous leur faisons sans pour autant lire un ouvrage non fictionnel plus aride. Dans tous les cas, nous avons les clefs en main ; ne reste qu’à agir.



Ce livre m’a été transmis par l’éditeur.