Le Règne du vivant – Alice Ferney
Babel, 2016, 206 pages
Babel, 2016, 206 pages
Un journaliste norvégien s’embarque sur l’Arrowhead avec une poignée de militants s’opposant à la pêche illégale en zone protégée. A leur tête, Magnus Wallace, figure héroïque et charismatique qui lutte contre le pillage organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune.
Sublime hommage à l’action de Sea Shepherd, ce roman est une pépite. Alice Ferney nourrit son intrigue de descriptions d’actions en mer et du discours de Magnus Wallace, tout en re-contextualisant l’ensemble : « Si l’océan meurt, nous mourrons » (dixit Paul Watson qui sert donc de modèle au personnage de Wallace) ; la destruction de la planète ; les intérêts marchands/politiques/financiers qui concourent à la violation des engagements pris sur un plan écologique (notamment la protection de certaines espèces) avec un cynisme écœurant ; le fait que ces méfaits se déroulent loin des yeux ; etc.
Le résultat est brillant. Sur le fond bien sûr (si vous connaissez Sea Shepherd, vous reconnaîtrez la philosophie, les arguments mis en avant et les méthodes employées) mais aussi sur la forme. L’écriture d’Alice Ferney est limpide, d’une beauté presque douloureuse, dévouée à son sujet, à cette cause fondamentale pour la planète et donc aussi bien pour les animaux que pour l’humanité.
L’autrice décortique aussi bien le discours de Wallace que celui de ses opposants. Les méthodes de Wallace sont controversées ? Pourtant l’homme est tout sauf une tête brûlée : il fait attention à ne pas blesser physiquement ses adversaires, s’en tient à la légalité ; au fond, il est avant tout un « empêcheur de piller en rond ».
Mais l'autrice va au-delà d'une simple reprise du discours de Watson ; elle le met en perspective, le nourrit, sait s'en détacher. Si les personnages et situations sont empruntés à la réalité, c'est aussi un véritable roman que nous livre Alice Ferney.
Les vidéos de Sea Shepherd se regardent comme des séries avec de l’action, du suspense, un sens de la mise en scène évident ; ce livre se lit avec tout autant de passion. Je ne pourrai jamais lui rendre l’hommage qu’il mérite. C'est un énorme coup de cœur, une grande claque.
Lisez cette merveille, offrez ce livre, engagez-vous !