L’Intuitionniste – Colson Whitehead

L’Intuitionniste – Colson Whitehead

L’Intuitionniste – Colson Whitehead
(The Intuitionist, 1999)
Gallimard, 2003, 350 pages
Traduction de Catherine Gibert


Lila Mae Watson est inspectrice des ascenseurs dans la grande ville. C’est la seule femme et la seule Noire dans le métier. En outre, elle est Intuitionniste. C’est-à-dire qu’elle ressent les dysfonctionnements sans avoir besoin de vérifier chaque pièce.
Lila Mae se heurte donc aux hommes, aux Blancs et aux Empiriques, ce qui fait pas mal de monde. Pour surmonter l’hostilité, elle a appris très tôt à porter un masque, à se barricader dans sa tête, dans sa vie.
Quand l’ascenseur d’un gratte-ciel que Lila Mae a inspecté récemment s’écrase, en pleine campagne électorale, l’héroïne ne croit pas à l’accident. Elle se lance dans une enquête et plonge de l’autre côté du miroir, parmi les complots, les magouilles, soulevant les masques de chacun.
 
 
Ce roman est très prenant, follement original (je n’aurais jamais cru me passionner pour l’univers des ascenseurs) et plutôt bien conçu.
Je voulais lire Whitehead depuis un moment mais je n’avais pas noté que ce roman était son premier ; je reconnais qu’autrement j’aurais commencé par un autre. Car, comme quasi tous les premiers romans réussis, L’Intuitionniste est très prometteur mais aussi un brin maladroit. Surtout, il laisse un goût d’inachevé qui m’a un peu douchée (un peu seulement car le voyage valait la peine à lui seul).
 
C’est ambitieux, complexe mais accessible, agréablement écrit et traduit et savamment dosé entre aventures et réflexion. Je vais donc poursuivre ma découverte de cet écrivain dont le dernier roman à paraître à la rentrée de septembre a été couronné par le Pulitzer et le National Book Award (notamment) et a figuré sur la liste des lectures estivales d’Obama.
Avec tout cela, on se demande pourquoi l’œuvre de l’auteur n’existe pas en poche en français.