Mes départs – Panaït Istrati
Folio,2005, 144 pages
Textes extraits de La jeunesse d’Adrien Zograffi.
Panaït Istrati raconte ses souvenirs : son enfance en
Roumanie, au bord du Danube, son apprentissage dans une taverne, ses tentatives
de gagner la France, sa misère noire de vagabond.
Ce récit d’apprentissage est étonnamment plein d’humour alors que l’auteur ne connaît quasiment que des mésaventures. Evidemment, il y a le recul qui permet de prendre les choses avec philosophie parce que l’on sait qu’on s’en est sorti. Pourtant, Istrati connut une vie globalement difficile.
Mais son regard sait mettre en valeur des personnages colorés et donner une saveur particulière à des anecdotes qui pourraient être banales.
Autodidacte, Istrati raconte dans ces extraits comment il apprit à mieux connaître le roumain grâce à un dictionnaire qui lui fut offert par un client de la taverne. Sa biographie indique qu’il apprit le français en lisant Romain Rolland. Ces récits dessinent le portrait d’un homme peu banal.
Le ton alerte donne au texte une énergie que l’on peut confondre avec un certain optimisme (et, en même temps, ne fallait-il pas que l’auteur soit confiant pour oser sortir de son destin ?).
Le narrateur est attachant et cela donne envie de lire d’autres textes d’Istrati qui accéda à la publication presque par miracle, alors rescapé d’une tentative de suicide.
Cet article du Monde diplomatique vous permettra de mieux cerner Istrati et, je l’espère, de découvrir son œuvre.