Babayaga – Toby Barlow
(Babayaga, 2013)
Grasset, 2015, 464
pages
Traduction
d’Emmanuelle et Philippe Aronson
Nous sommes à Paris dans l’entre-deux-guerres. Will est un
jeune publicitaire américain qui va se laisser embarquer dans une histoire
rocambolesque et croiser la route de l’ensorcelante Zoya faisant se rencontrer
le roman d’espionnage et le conte folklorique russe. Il faut aussi y ajouter
l’inspecteur Vidot qui connaîtra bien des mésaventures, ainsi que pléthore de
personnages.
On ne se perd jamais dans cette histoire multiple aux
rebondissements sans fin. Pourtant, le rythme peine à se mettre en place.
L’entrelacement des diverses trames a du mal à s’amalgamer pour que le lecteur
ait le sentiment de lire une histoire unique qui a du sens. Les « chants
des sorcières » qui entrecoupent le récit n’arrangent pas l’affaire et
n’apportent rien.
Cependant, certains personnages sont attachants (une mention
spéciale au pauvre Vidot) et on a finalement envie de savoir comment cela va se
rejoindre et se terminer. D’ailleurs, le roman est bien meilleur dès que l’intrigue
prend forme.
L’auteur consomme une énergie considérable à vouloir recréer
le Paris de l’époque, à faire authentique, mais cela ne m’a pas convaincue non
plus tant l’effort est visible.
Si je n’ai guère été séduite, il ne m’est pas difficile
d’imaginer des lecteurs captifs de ce genre de récit un brin complexe mettant
en scène quantité de personnages aux intérêts antagonistes et inspiré du roman d’espionnage mâtiné de fantastique.
Notons aussi qu’en tant qu’amatrice de la culture russe,
j’avais été très attirée par le titre qui me rappelait le folklore de
cette région. Or dans le roman ce n’est qu’un aspect parmi d’autres et la trame
de l’histoire implique tant de fils que les éléments se dissolvent pour se
mêler au reste. Au fond l’auteur s’en sort très bien dans le sens où le lecteur
trouve toutes ces caractéristiques sans lien naturel tout à fait logiques. Cependant, si on s’intéresse surtout à un aspect on peut finir frustré.
Il faut également souligner ce qui pour moi est le gros
point fort du roman : son engagement
féministe. Une citation de Michelet, placée en exergue, dit
notamment : « L’homme chasse et combat ; la femme
s’ingénie, imagine… ». Or dans ce roman, ce sont les femmes qui sont
courageuses, intelligentes, fortes et futées ; elles mènent la danse selon
leurs règles et j’ai bien aimé ça.
Ce livre m’a été transmis par
l’éditeur via NetGalley.