Long week-end – Joyce Maynard
(Labor
Day, 2009)
Philippe
Rey, 2010, 288 pages
Traduction
de Françoise Adelstain
Henry, treize ans, vit avec sa mère, Adele. C’est un
adolescent ordinaire qui a une mère singulière. En effet, Adele s’est coupée du
monde et ne sort qu’exceptionnellement. En cette veille de week-end prolongé,
il lui faut pourtant aller au centre commercial avec Henry pour lui acheter
quelques éléments indispensables avant la rentrée.
C’est là qu’ils rencontrent Frank, évadé de l’hôpital de la
prison qui s’invite chez eux.
Ces pages racontent essentiellement le week-end du Labor
Day que les trois protagonistes vont passer ensemble, enfermés dans la maison.
On ne peut enlever au roman qu’il est efficace, très construit et surtout prenant. Si l’on a le temps devant soi, on peut facilement le lire
d’une traite tant sa lecture absorbe. C’est le roman américain qui ne traîne
pas en chemin, qui file droit sur son objectif et ne laisse pas au lecteur le
temps de respirer ou de rêver.
En contrepartie, il manque cruellement d’élégance mais
aussi d’imagination. Cette dernière a été entièrement investie dans Adele.
Quant au reste, c’est malheureusement assez attendu, parfois même peu crédible, voire carrément artificiel.
Henry est un cliché ambulant et Frank est à peine mieux
loti.
L’ensemble manque de nuance aussi bien sur le fond que sur
la forme. L’écriture est plate, sans charme.
En
définitive, c’est un livre idéal pour se changer les idées parce qu’il vous
embarque immédiatement, soutient bien l’attention et qu’il est très facile à
lire. En revanche, pour une lecture plus nourrissante, il vaut mieux passer son
chemin.