Mr Penumbra’s 24-hour
Bookstore – Robin
Sloan
Atlantic Books, 2013, 304
pages
(existe en VF)
Clay Jannon est un jeune web-designer
qui se retrouve au chômage quand la récession frappe. Alors qu’il passe en
revue les offres de la section ‘help
wanted’, il découvre la librairie de Mr Penumbra. Cette dernière fonctionne 24/24 et Clay devient
l’employé du service de nuit. Si l’on peut être étonné qu’une librairie
fonctionne en continu, qui plus est une malheureuse librairie indépendante à
San Francisco, Clay le devient encore plus quand il découvre que le lieu est
divisé en deux parties et que certains clients n’achètent jamais rien mais se
contentent d’emprunter des livres se trouvant dans la seconde moitié du magasin
(or son patron lui a justement interdit d’ouvrir ces livres). Il commence alors
à s’interroger sérieusement et s’intéresse au comportement de ces clients
particuliers.
Au préalable, notons qu’aussi bien la
quatrième de couverture originale que la quatrième française sont très
bavardes. Si avant de débuter ma lecture, j’ai regretté d’avoir lu le résumé de
la VO, la découverte du résumé de la VF avant de rédiger ce billet m’a
consternée. Je savais, contrairement à ce qu’annoncent certains sites, que ce
livre n’était pas particulièrement dédié aux livres et à la littérature (lire
que Mr Penumbra convient aux lecteurs
de 84,Charing Cross Road est plus que surprenant. Non que l’on ne puisse pas
apprécier les deux livres – j’en suis la preuve – mais cela n’a absolument rien
à voir). Cela dit, si j’avais eu connaissance de la quatrième française, je
n’aurais jamais ouvert ce livre et cela aurait été dommage, même si ma culture
littéraire n’en aurait pas souffert.
Mr Penumbra est un livre pour
les « joueurs », les lecteurs qui ont envie de se délasser et de suivre des aventures un peu folles. A moins que
j’ai raté quelque chose, il ne contient pas une once de littérature ni même de
culture, hormis la « culture geek » ce qui peut s’avérer très éloigné
du monde des lecteurs (les deux ne sont pas incompatibles mais il faut
s’emparer de ce livre en connaissance de cause). La comparaison faite par
l’éditeur français avec Umberto Eco est aussi choquante que risible. Vous
entendrez plus parler de Go*gle et de technologie que de littérature.
Ce livre m’a conquise (toutes proportions gardées) pour deux raisons :
> j’avais besoin de ne pas penser
ou du moins de m’occuper l’esprit de façon légère (et il est rare que je me
tourne vers les livres pour atteindre cet objectif mais celui-ci s’est présenté
au bon moment : “ the right book
exactly, at exactly the right time.”). Rien de mieux qu’un enchaînement d’énigmes et des aventures
à peine crédibles selon mon point de vue pour cela.
> ses personnages vivants, dynamiques, curieux, jeunes (pour l’essentiel),
etc. Clay rassemble ses amis pour l’aider dans cette quête et c’est
rafraîchissant. Si le recours constant à la technologie m’a un peu pesé,
l’auteur a trouvé le moyen de me réconcilier avec sa stratégie et son message,
aussi peu original soit-il, a trouvé un écho en moi.
En définitive, ce livre est un parfait divertissement et même si
vous ne lisez pas pour ces raisons, peut-être qu’un jour il vous sera utile
d’avoir un tel roman sous la main. Sachez que Mr Penumbra remplit, à ce titre, parfaitement son contrat.