Quadrature, 2013, 126
pages
Après un premier recueil (Demain, je franchis la frontière) qui se
focalisait sur le thème du basculement, de la rupture, voire de la
transgression, puis un second livre (J’ai
fait mieux depuis) qui, lui, mettait en scène l’indifférence dont on peut
souffrir, les douze nouvelles qui composent Mola
mola ne semblent pas suivre de fil conducteur particulier et cela leur va
(très) bien. En effet, chaque histoire
est comme une facette de l’expérience humaine ; c’est ainsi qu’une
cohérence se construit.
« Ne serait-ce pas plutôt le sommet de la rébellion, ce comportement
débonnaire dans une société où on n’existe que juché sur la première marche du
podium ? » - p. 121 [Mola
mola]
> Le lecteur est invité à porter
un regard fraternel ; ces
personnages, c’est autrui et soi-même à la fois. Chaque récit nous introduit
dans un univers très personnel qui, en même temps, nous semble familier et l’on
passe de l’un à l’autre avec bonheur, le bonheur de découvrir une nouvelle
personne, sa vie, son histoire.
> Le quotidien, dans ce qu’il a
parfois de plus banal, devient intéressant sous la plume d’Agnès Dumont : bienveillante, gentiment moqueuse, engagée,
fine dans le non-dit et délicate, aussi, dans l’art de raconter l’intime. Avec
légèreté, l’auteur fait mouche.
« [Lulu] a compris d’instinct l’intérêt de savoir des choses inutiles,
l’importance de la gratuité. » - p. 104 [Lulu]
Ce qui rend ce recueil particulièrement
agréable à lire c’est la diversité
d’émotions qu’il nous fait ressentir au sein même d’un texte et plus encore
d’une nouvelle à l’autre : le lecteur ne sait jamais à quoi
s’attendre ; chaque histoire a un parfum de pochette surprise…
Ce livre m’a été transmis par l’éditeur.