Serge Safran Editeur, 2013,
168 pages
(existe en poche chez Pocket)
(existe en poche chez Pocket)
Lyon, rue Pareille, jour de
l’Épiphanie.
C’est dans ce cadre que nous suivons
plusieurs personnes aux vies sans autre rapport que le lieu et le jour, c’est
du moins ce que l’on pourrait croire au premier abord. Mais au fil du récit se
dessine un schéma malheureusement représentatif de nos existences, celui d’une
société en perte de sens où l’on se croise sans se rencontrer dans un périmètre
pourtant très réduit en l’occurrence. Ce sont des solitudes juxtaposées qui disent
la douleur intime, le mal-être qui rampe, l’effondrement qui guette.
Roman en trois parties, Uniques porte bien son titre et nous
pose la question : « Quel lien
existe-t-il entre deux phrases, entre deux personnes, entre plusieurs
histoires ? » (p. 145)
Le sujet est devenu désormais assez
courant et pourtant :
> La structure originale du roman souligne les maux de notre époque
qui ont pour point commun une déshumanisation de la société. Et c’est par le
biais de personnages, d’être humains à la fois uniques et archétypaux, que
Dominique Paravel injecte une dose d’humanité dans des quotidiens auxquels beaucoup
se sont résignés. Elle nous invite à rencontrer Elisa, Violette, Angèle, Élisée
et d’autres, mais aussi à prendre du recul sur le processus qui a conduit à la
situation actuelle ; elle crée ce lien qui manque.
> L’écriture est à la fois tendre dans le regard porté sur les
personnages, ce qui permet au lecteur de s’intéresser à des vies pourtant
banales, et singulière dans sa façon d’élaborer une critique sociale. Sans en
avoir l’air, l’auteur appuie là où ça fait mal et se moque de la vacuité et du
cynisme ambiant.
Uniques n’est pas un livre misérabiliste mais plutôt une
invitation à l’humanisme, cet esprit
que nous avons perdu de vue et qui pourtant permet aux êtres humains de vivre
pleinement et harmonieusement. En vérité, c’est un livre qui donne de l’espoir parce qu’il incite à la révolte,
pas à la révolution, mais à une envie de dire : « stop ! Je ne
joue plus ; revoyons les règles... ensemble. »
Ce livre a été lu dans le cadre de l’opération
« La voie des indés 2013 » proposée par Libfly mettant à l’honneur des éditeurs
indépendants, en l’occurrence Serge Safran.