Pietra Viva – Léonor de Récondo
Sabine Wespieser Editeur, 2013, 240 pages
« La lumière entre par les fenêtres en ogive. »
1505. Nous sommes à Carrare, où
Michelangelo a dû se rendre pour sélectionner les blocs de marbre dont il
délivrera les personnages emprisonnés dans la pierre, cette matière vivante qui
est toute sa vie. Commande lui a été passée pour un grand projet, mais
l’artiste est mélancolique suite à un événement malheureux survenu à Rome avant
son départ.
Dans le village de Carrare, au fil
des rencontres, son chagrin se teintera de confusion. Nous entrerons dans son
histoire personnelle, entre énigme et élan vital.
Ce roman m’a paru remarquable sous au
moins deux aspects.
> Le style est d’une grande musicalité ; Léonor de Récondo est
violoniste et elle transfère dans ce livre tout ce que la musique lui
apporte : le tempo, le choix des mots, la sensibilité, l’art du non-dit et
de la nuance, etc. Le tout confère au roman une luminosité exceptionnelle.
> Les relations que va nouer Michelangelo avec certains habitants de
Carrare sont décrites avec délicatesse et, progressivement, nous observons
leurs effets sur chacun des protagonistes. La finesse du style fait transparaître
les émotions avec grâce.
Ce livre est beau, tout simplement,
tant du point de vue de la forme que du fond.
Pietra Viva plaira aux
amateurs de belle écriture qui ne
veulent pas pour autant renoncer à un livre profond. Son rythme est lent,
plutôt contemplatif, et accompagne les tourments intérieurs de l’artiste. On y
fait aussi la rencontre de personnages touchants
dont les figures restent gravées dans la mémoire.
Un intérêt pour l’art n’est pas
nécessaire, même s’il ajoutera un plaisir supplémentaire à la lecture.
Ce livre m’a été transmis par l’éditrice.