The Garden Party and
other stories – Katherine
Mansfield
Folio,
2006, 191 pages (publication VO : 1922)
Traduction
de Françoise Pellan (édition bilingue)
Même si ces
nouvelles ont des points communs, comme la solitude et le sentiment que la vie
est brève, je présenterai mes avis individuellement car j’ai apprécié ces
textes de façon très diverse.
Autre
précision : si j’ai lu ces nouvelles en version originale, un coup d’œil à
la traduction me laisse à penser que cette dernière est de qualité. La
traductrice a d’ailleurs à cœur d’expliquer, parfois, ses choix en notes de bas
de page, ce qui est, à mon sens, un gage de qualité.
oOo
The Garden Party / La garden-party
Cette nouvelle
mérite sa renommée. Rédigée dans un style alerte, elle est comme un condensé de
roman d’apprentissage. Laura, une jeune fille de bonne famille y apprendra que
la vie et la fête sont indissociables de la mort et de la fin des réjouissances.
On ne peut rien contre cela ; c’est ainsi que va le monde. Tandis que
certains prennent du bon temps, d’autres souffrent et vouloir ignorer ces
derniers ne les empêchent pas d’exister. De là à les accuser de gâcher la fête,
il n’y a qu’un pas… Ce texte est un bijou de finesse psychologique et de
critique sociale.
The Young Girl / La jeune fille
J’avoue n’avoir à
peu près rien compris à cette histoire. Non seulement, sa construction rend
l’identification des différents personnages compliquée, mais en plus l’intrigue
est bizarre, sans réel intérêt dans la succession des faits. Le finale est
poignant mais tout le reste m’a semblé irréel, sans queue ni tête. Ce fut une
expérience un brin démoralisante, même si l’écriture imagée m’a vraiment plu.
Her First Ball / Son premier bal
Cette nouvelle ne
m’a pas tout à fait convaincue mais son déroulé est impeccable. L’autrice mêle
habilement légèreté et humour avec une réflexion sur le temps qui passe, ce
temps contre lequel on ne peut rien faire, si ce n’est en profiter dans
l’instant et jusqu’au bout. Je me permets de penser qu’en écrivant ce texte,
Mansfield avait une appréciation aiguë du temps, puisque à l’époque de la
rédaction, sa tuberculose avait déjà été diagnostiquée.
The Stranger / L’étranger
Cette histoire a
mis du temps pour me séduire, tant elle est lente et semble un peu engourdie,
comme Mr Hammond venu récupérer son épouse de retour de voyage. Cet homme
semble vivre dans un univers imaginaire où tout est merveilleux et où il est le
plus comblé des hommes. Ainsi, les retrouvailles avec son épouse le
mettent dans un état qui serait touchant s’il ne virait pas un peu au ridicule.
Katherine Mansfield excelle à traduire le vacillement progressif de cet homme
sûr de lui.