Le carnet rouge – Paul Auster

Le carnet rouge Paul Auster
Le carnet rouge – Paul Auster
(The Red Notebook, 1993)
Actes Sud, 1993, 55 pages
Traduction de Christine Le Boeuf




Le carnet rouge de Paul Auster est un recueil d’anecdotes qui s’avère être une excellente introduction à l’univers de l’écrivain (le carnet en lui-même est un objet que l’on retrouve régulièrement dans ses romans). 
On aborde souvent un auteur par la fiction et plus spécifiquement le roman alors que ce n’est pas toujours le choix le plus judicieux. Auster est justement de ces auteurs qui a écrit de nombreux mini-textes qui reflètent son univers et / ou nous en apprennent plus sur lui-même. Ainsi, après avoir lu ce type de recueil, le lecteur néophyte est-il préparé à aborder les romans. 


Il met notamment l’accent sur le hasard et les coïncidences, thèmes qui parcourent l’œuvre d’Auster. Or l’intérêt de textes non fictionnels, c’est qu’ils nous montrent la tournure d’esprit d’un écrivain. Les anecdotes rassemblées ici sont des histoires vraies ayant pour point commun la survenance d’événements fortuits (un des recueils d’Auster s’appelle d’ailleurs Constat d’accident) qu’un autre que lui n’aurait pas nécessairement relevé. En effet, on peut avoir le sentiment que la vie d’Auster est truffée d’événements bizarres ; en vérité, cet écrivain porte une attention très soutenue aux petits faits de la vie ; il a une façon de voir le monde plus pointue que le commun des mortels et si nous en faisions autant, nous pourrions tous raconter de telles anecdotes.

Nous trouvons notamment dans ce carnet rouge une pièce de monnaie qui disparaît puis « ré-apparaît », des amies dont les sœurs habitent à l’autre bout de la planète dans la même ville, le même immeuble, au même étage, mais aussi des textes plus humoristiques. 
On relèvera aussi son intérêt pour les noms propres, ces derniers ayant parfois une signification involontaire mais finalement bien trouvée (et cela aussi se retrouve dans son œuvre). 

A noter que le dernier texte du recueil raconte la genèse mais aussi un peu l’esprit de Cité de verre, premier volume de la Trilogie New Yorkaise et également premier roman de l’auteur paru sous son vrai nom.