(The Cruise of the Rolling Junk, 1924)
Belfond, 1993, 75 pages - Traduction de Jacques Tournier
(existe au format poche)
Belfond, 1993, 75 pages - Traduction de Jacques Tournier
(existe au format poche)
Ce texte agrémenté de photos raconte l’épopée (l’éditeur parle « d’odyssée ». En tout état de cause, on est loin de la « ballade » annoncée dans le titre) des Fitzgerald, alors jeunes mariés, le long de la côte Est, sur 2 000 kilomètres jusqu’à l’Alabama dont Zelda se languissait déjà.
Ce récit n’est pas une œuvre incontournable mais, si vous êtes un amateur de Fitzgerald, il le faut à votre collection. Près de vingt ans après ma première lecture, j’ai à nouveau apprécié le style, l’humour (certaines descriptions sont à hurler de rire et celle de la voiture est tout simplement anthologique) et la capacité de Fitzgerald à voir la vie du bon côté.
Comme Scott l’écrit lui-même, Zelda et lui étaient jeunes et insouciants et ils se sentaient invulnérables : « … nous pouvions encore nous protéger de l’ennui, des regrets et des larmes… ». Toutefois, on devine déjà le désenchantement à venir dans l’usage que fait Fitzgerald de la dérision. Un jour, ils fréquenteront des « routes déjà moins lumineuses et moins ensorcelantes, mais qui continuent de courir, sous les étoiles et sous l’orage, vers l’inéluctable lever du soleil. »
Que les amateurs de Fitzgerald qui ne connaîtraient pas encore ce récit n’hésitent pas à faire des pieds et des mains pour le trouver car il est vraiment délicieux, joyeux mélange de mésaventures improbables, de réparties bien senties et d’une atmosphère toute fitzgeraldienne.
« … de ses phares toujours divergents, notre Rossignol nous a lancé un regard de tendre reproche, étonné de n’avoir pas droit à sa rituelle visite médicale. »