Un été sans les hommes – Siri Hustvedt
(The Summer Without Men, 2011)
Babel, 2013, 213 pages
Traduction de Christine Le Boeuf
S’il existe un concours de la quatrième de couverture
parfaite, ce roman est bien placé pour le gagner. Qu’il s’agisse de la
présentation de l’intrigue ou des qualificatifs employés pour décrire les
qualités du roman (« solaire », « plaisamment subversif »), je souscris à
l’ensemble.
La narration est très fluide même si on devine que
cette fluidité n’a pu être obtenue que grâce à un sacré travail de structuration
préalable.
Quand Mia quitte NYC pour le Minnesota, elle va se retrouver entourée de
personnes âgées (sa mère et son club de copines), d’adolescentes (auxquelles
elle donne des cours de poésie) et d’une jeune mère de famille (sa voisine),
c’est-à-dire des femmes qui à elles toutes recréent le spectre d’une vie de
femme, avec Mia pour illustrer la cinquantaine. C’est magistralement bien
amené, Hustvedt brassant l’ensemble avec un brio formidable, mettant l’accent
sur les caractéristiques de chaque période et ce que l’on peut en retirer.
Cette vie parmi des femmes d’âges divers permettra à Mia de faire un point sur
sa propre expérience, y compris avec une pointe d’humour.
C’est un roman intelligent et élégant qui parle aussi bien au cœur qu’à l'esprit. On voudrait ne jamais le quitter. L'autrice analyse formidablement bien les émotions : qu’il s’agisse de la
folie, de la tristesse ou de la joie, tout est admirablement bien vu.