La petite pièce hexagonale – Yoko Ogawa
(VO : 1991)
Babel, 2007, 109 pages
Traduction de Rose-Marie Makino-Fayolle
Ogawa nous livre un texte introspectif où la narratrice semble sans cesse perdue dans ses pensées. Cette jeune femme rencontre à la piscine une femme sans charme particulier mais qui va inexplicablement l’attirer. Elle va finir par la suivre et arriver jusqu’à un local contenant une sorte de meuble en forme d’armoire hexagonale et dénommée « la petite pièce à raconter ».
La narratrice est très intriguée, pose des questions, entre dans la pièce, pose encore plus de questions par la suite, y revient, considère que ses visites ne changent pas grand chose dans sa vie et, en même temps, y devient complètement dépendante.
Or si cette petite pièce offre une possibilité de catharsis, elle nécessite également de ses utilisateurs une certaine capacité à faire la part des choses entre la libération qui s’ensuit et la poursuite de sa vie. Elle est une respiration, pas un substitut de vie.
La fonction de la pièce nécessite également de prendre des précautions : « Il ne fallait pas raconter n’importe quoi à l’extérieur de la petite pièce. »
L’autrice nous plonge à la fois dans une situation très banale et en même temps floue et poétique, comme les contours d’un rêve. Le lecteur finit par s’enfoncer dans un univers aux limites de la rationalité, un aspect que j’aime dans l’œuvre de cet écrivain. Ogawa sait créer une atmosphère à partir de rien et ses histoires obsèdent longtemps après avoir été lues.