To the Lighthouse –
Virginia Woolf
1927, 209 pages
Les Ramsay et leur tripotée
d’enfants (huit de mémoire) sont en vacances en Ecosse. Leur maison accueille également
divers invités : Lily Briscoe, peintre débutante, Charles Tansley,
admirateur de Mr Ramsay, Augustus Carmichael, un poète et enfin Paul Rayley et
Minta Doyle, deux jeunes gens que Mrs Ramsay aimerait bien marier.
Le livre est articulé en trois
parties. Dans la première, le monde tourne autour du personnage de Mrs Ramsay.
C’est essentiellement ses pensées que nous suivons et les scènes extérieures
semblent irréelles. La troisième partie est une sorte de réponse à la première.
Il s’agit toujours d’aller au phare. Elle se déroule également sur une seule
journée. La seule différence, mais elle est de taille, c’est que Mrs Ramsay
n’est plus. Entre les deux, Virginia Woolf a créé comme une pause tout en
faisant défiler les années (une dizaine ?), donnant au vol quelques
informations sur le destin de tel ou tel personnages mais, globalement, on se
sent plutôt aspiré par un tourbillon temporel, dans le style superbe de
l’auteur.
Ajoutons que Woolf fait preuve d'une grande acuité psychologique. Par le biais de
son écriture, elle suggère les personnalités de chacun et plonge le lecteur
dans une expérience où l’histoire n’a qu’un rôle secondaire. Dans la seconde partie, Time passes, le sentiment des années qui défilent est magistralement bien rendu. L'essentiel est dit dans une prose habile et légère.
Le livre marie parfaitement réflexion, émotions et dérive imaginaire.
Ce roman est une merveilleuse
expérience de lecture, même si je recommande fortement aux personnes qui le
peuvent de le lire en VO (il faut néanmoins avoir un bon niveau d’anglais, le
livre étant exigeant et l’écriture vraiment particulière).