Les histoires cruelles finissent mal (en général) – Nicolas Cauchy
Belfond, 2015, 264 pages
Vingt-quatre
nouvelles, vingt-quatre histoires cruelles pour un calendrier de l’Avent
particulier.
Si vous n’êtes
pas amateur des contes de Noël un peu niais de Dickens, voilà qui devrait vous
plaire car, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce recueil porte bien son
nom.
Cette
lecture suscite des sentiments partagés. Les nouvelles se lisent avec plaisir mais
les chutes désespèrent un peu. Ce
qui manque, c’est le trouble, le flou et surtout l’implicite si important dans
l’art de la nouvelle. Dès que l’auteur prend des aises avec la réalité, qu’il s’attache
moins aux détails sans importance dans ce type d’histoires ou qu’il joue avec
le lecteur, les textes sont bien plus convaincants.
On
regrettera aussi quelques titres trop explicites, donnant la clef avant même
que l’on débute la lecture.
Pourtant,
les textes sont pour la plupart originaux,
inventifs, et difficiles à oublier ; une histoire ne chasse pas l’autre.
Les situations sont variées et les personnages de tous âges aussi. En outre, les
nouvelles se lisent avec plaisir, même si leur noirceur empêche de trop les
enchaîner.
La maison en bord de fleuve restera une de mes nouvelles préférées ; j’ai dû revenir
en arrière pour chercher des indices annonçant la fin : c’est un signe qui
ne trompe pas sur la réussite de l’auteur.
Soulignons également
que la nouvelle faisant référence à Gatsby
le magnifique est réussie à tous points de vue (et c’est bien la première
fois de ma vie que je vante une utilisation du roman de Fitzgerald).
En
définitive, le recueil tient ses promesses quant à la noirceur annoncée, un peu
moins sur le plan technique. Cela reste agréable à lire et suffisamment mauvais esprit pour séduire.
Ce
livre m’a été transmis par l’éditeur.
La première nouvelle peut être lue ici.