Tokyo, la nuit – Nick Bradley

 

Tokyo, la nuit – Nick Bradley
Tokyo, la nuit – Nick Bradley
(The Cat and the City, 2020)
Belfond, 2021, 320 pages
Traduction de Maxime Berrée


Au cœur de la mégapole, des gens se croisent, vivent l’ordinaire ; certains se connaissent, d’autres sont liés sans le savoir ; certains jouent un rôle plus marqué que d’autres. Par ailleurs, un chat arpente ces quartiers, bouscule des vies, créé des liens (à noter que le titre original fait plus sens que sa traduction – les histoires ne se déroulent pas particulièrement la nuit).

 

Ce roman repose sur une série de personnages intéressants, voire attachants pour certains – je pense notamment à Flo, une traductrice Américaine. C’est un livre qui prend en densité au fil de son déploiement : chaque histoire vient enrichir les précédentes et contribue à nous impliquer. Si au début de ma lecture, je me contentais d’un chapitre par jour, j’ai fini par ne plus pouvoir lâcher ce livre plutôt fascinant à sa façon. En outre, la forme connaît quelques variations pas inintéressantes dans certains chapitres et des éléments fantastiques - généralement liés au chat - parsèment le récit.

La société japonaise est représentée à travers différentes composantes mais les histoires restent suffisamment universelles pour que chacun y trouve son compte. J’ai apprécié aussi le double-regard de l’auteur, Occidental ayant vécu au Japon plusieurs années : on devine ce qui l’anime mais aussi sa connaissance d’une société souvent présentée de façon caricaturale, « touristique ». A cet égard, la traduction ne m’a pas paru à la hauteur sur un plan culturel.

On s’extrait difficilement du livre qui finit par nous habiter totalement (sauf à ce que ce soit nous qui nous y installons) ; j’aurais lu encore 200 pages (et c’est probablement un livre qui supporte bien la relecture.