Nos années sauvages – Karen Joy Fowler

Nos années sauvages – Karen Joy Fowler
Nos années sauvages – Karen Joy Fowler
 (We Are All Completely Beside Ourselves, 2013)
10/18, 2017, 360 pages
Traduction de Karine Lalechère


Dans les années 70, aux Etats-Unis, étudier sa propre famille lorsqu’on était psychologue était monnaie courante. C’est ainsi que Rosemary et Fern, les jumelles Cooke, ont été dès leur plus jeune âge l’objet d’étude du père. A l’âge de six ans, Rosemary est séparée de Fern puis, quelques années plus tard, c’est au tour de son frère de quitter la maison familiale sans prévenir. Désormais adulte, Rosemary cherche à comprendre les raisons de ces disparitions successives.


Il faut (j’insiste) en savoir le moins possible sur ce roman avant de le débuter, sinon ça ne vaut même pas la peine de le lire.

Très américain sur la forme mais avec un fond solide et dépassant le champ émotionnel, ce très beau roman est habilement construit et contient même des pépites d'humour en dépit d'un sujet grave.
Cela fait pas mal de qualités et, même si je lui tournais autour depuis sa sélection pour le Booker il y a quelques années, je ne m’attendais pas à un tel festival (ni à des thèmes qui me touchent tant, ni à un tel art de parler au cœur et à l’intelligence à la fois).

Nos années sauvages (j’avoue que le titre français me semble limité et presque à côté de la plaque) donne matière à penser, rend meilleur, fait du bien aussi, à sa façon.

C’est un livre incroyablement subtil dans ses analyses en général, dans le traitement des personnages et de leurs relations en particulier.

On s’arrache avec difficulté de ces pages, tournant la dernière avec regret mais tout en sachant que l’on vient de vivre une aventure inoubliable.