Gabriel
– Valérie Tong Cuong
J’ai Lu, 2016, 157 pages
Gabriel est à un an de la retraite lorsqu’il se
rend compte que sa vie ne le satisfait pas. Le temps est passé vite et Gabriel
se demande ce qu’il fait dans cette vie dans laquelle il ne se reconnaît plus. Alors,
il s’échappe de chez lui et s’installe dans une ville voisine où il s’adonne
enfin à sa passion.
Comme tous les livres de Valérie Tong Cuong que
j’ai lus à ce jour, celui-ci met l’accent sur la difficulté de vivre, de
trouver sa place. C’est la fois tendre et dur, doux et rugueux et cet équilibre
est toujours parfaitement dosé.
Cette fois les pistes sont tellement brouillées
qu’on ne sait que penser de Gabriel in
fine. Est-ce qu’il exagère ? Est-ce qu’il est fou ? Est-ce
simplement un homme qui voulait être lui-même ? Les limites sont floues et
comme à chaque fois l’approche est subtile, sans jugement aucun, faisant
confiance au lecteur pour tirer ses propres conclusions.
C'est un livre qui fait réfléchir aussi, sur le temps qui passe, les occasions manquées, le désespoir qui pousse aux comportements extrêmes ou au repli sur soi.
On est bousculé, un brin mal à l’aise, obligé
d’avoir l’esprit constamment en alerte pour s’adapter aux tours et détours de
la narration. C’est inconfortable juste ce qu’il faut, donc parfait à mes yeux.
Livre lu il y a une poignée de semaines et qui me travaille encore. A relire.