Netherland – Joseph O’Neill
(Netherland,
2008)
Points (L’Olivier), 2010, 335 pages
Traduction d’Anne Wicke
Au lendemain du
11 Septembre, la vie de Hans, analyste financier, est dans le même état de
ruines que New York. Devenue paranoïaque, sa femme l’a quitté pour se réfugier
à Londres avec leur jeune fils. Depuis, Hans mène une existence paresseuse,
jusqu’au jour où il rencontre Chuck. Une indéfectible amitié va le lier à cet
étrange homme d’affaires, dont le rêve est de lancer la mode du cricket à New
York.
Ce roman au titre fort bien trouvé
s’inspire de Gatsby le magnifique,
raison première de ma lecture. C’est bien la seule « adaptation » du
roman de Fitzgerald que j’aie lue à ce jour qui ne mérite pas de finir à la
poubelle. C’est généralement très subtil : quelqu’un connaissant mal (ou
pas) Gatsby n’a à peu près aucune
chance de voir le rapport entre les deux livres. Le livre est dense et traite
de quantité de sujets : la désagrégation d’un couple, l’exil et la volonté
d’avoir sa part du rêve américain, la politique américaine de façon marginale
(et peu réussie si ce n’est dans le parallèle avec le naufrage conjugal), l’amitié,
etc.
Si j’ai aimé le
fond de l’histoire, sa complexité et ses références habiles, j’ai été moins
convaincue par la construction éclatée qui rend la compréhension laborieuse,
ainsi que par des passages un brin longuet sur le cricket. Quant à la
traduction, c’est un four complet.
Un livre
intéressant donc, qui sera peut-être moins passionnant pour quelqu’un ne
saisissant pas les références mais qui mérite d’être plus connu.
A relire en version originale.
A relire en version originale.