Fleuve
Editions, 2016, 224 pages
Accoudé à l'embarcadère, un homme scrute la ligne
d'horizon. Dans quelques instants, le ferry va se dessiner dans le lointain et
lui apporter ses quatre amis. L’un est comme son frère, mais il n'a pas revu
les trois autres depuis quarante ans.
L’histoire se
déroule principalement dans le passé, Silvère, le narrateur, se souvenant de sa
vie depuis la naissance, de ses rencontres avec les amis qu’il attend, de leurs
histoires passées.
Comme tous les
romans de Jean-Claude Mourlevat que j’ai lus, Mes amis devenus met l’accent sur les liens que nous tissons avec
nos semblables. On se sent bien entre ces pages : la voix si reconnaissable de
l’auteur diffuse une chaleur réconfortante ; comme je l’écris quasiment à
chaque fois, Jean-Claude Mourlevat est un conteur hors pair et il vous tient du
début à la fin.
Bien que l’histoire
soit très orientée vers les souvenirs, l’auteur ne verse jamais dans une nostalgie
béate, bien au contraire : les épreuves de la vie sont largement présentes
dans ce livre qui fait passer du rire aux larmes à de nombreuses reprises. C’est
une histoire simple, ancrée dans le réel, qui va parler à tous, parce que l’on
a tous eu une enfance, des amis, des joies et des peines.
Les épisodes se
déroulant dans le présent sonnent justes : imaginez retrouver des amis
perdus de vue depuis plusieurs décennies. A quoi ressemblent-ils ? Comment
allons-nous paraître à leurs yeux ? N’allons-nous pas être déçus par ces
êtres que nous avons fini par idéaliser ? Seront-ils à la hauteur de nos
souvenirs ?
Si j’ai deviné
avant l’heure le secret d’un personnage, cela ne gâche pas le plaisir. Au-delà
de la double-histoire entre passé et présent, la construction est bien pensée
dans ses détails et l’auteur sait ménager de petits suspenses tout au long de l’intrigue.
Je vous
recommande avec plaisir ce livre qui vous fera passer de bons moments :
détente et émotion assurées !
Ce livre m’a été transmis par l’éditeur
suite à un concours.
P.S. à l’attention
de l’auteur : une « végétalienne stricte », cela n’existe pas ;
on est végétalien(ne) ou on ne l’est pas. J’ai été déçue par cette remarque
idiote de la part d’un auteur que j’adore par ailleurs.