Life After Life – Kate Atkinson
Doubleday, 2013, 477
pages
(VF : Une vie après
l’autre)
Ursula Todd ne cesse de mourir pour renaître, revivant chaque fois les
mêmes événements, légèrement modifiés par des déviations mineures mais
finalement vitales puisqu’elles lui permettent non seulement de vivre de plus
en plus longtemps mais aussi d’avoir une influence sur son environnement. En
effet, si Ursula n’a pas de véritable mémoire consciente de ses précédentes
vies, elle perçoit parfois un sentiment inexplicable, une urgence qui va
l’entraîner à prendre une décision qui pourra avoir des répercussions plus ou
moins importantes. Dans une Europe qui se dirige tout droit vers la Seconde
Guerre Mondiale, la « spécificité » d’Ursula va peut-être avoir une
utilité.
‘Whatever happens to you, embrace it, the good and the bad equally. Death is just one more thing to be embraced, I suppose.’
Certes ce livre n’est pas un chef d’œuvre mais il a de sérieux atouts pour qui veut passer un bon moment.
> Son héroïne est une
personne ouverte qui, bien que solitaire, s’intéresse aux autres et à leur
bien-être. C’est ainsi que son inconscient semble la guider dans ses actions
afin qu’au fil de ses vies l’existence d’autres personnes, qu’il s’agisse de proches
ou d’inconnus, soient améliorées voire sauvées. Il est appréciable que l’auteur
fasse agir son héroïne de façon tout à fait commune, naturelle.
> Atkinson ne cherche pas non plus à prendre des raccourcis faciles et l’histoire sonne juste, réaliste (alors
même que le postulat de départ n’est pas
réaliste).
> C’est un roman très bien conçu et pas uniquement en termes de
prouesses temporelles. Les changements constants de dates oblige le lecteur a
être attentif mais quand on pense au travail que cela a nécessité à l’auteur
pour que tout se tienne (et c’est le cas), on est plutôt admiratif. En outre,
l’histoire ne ressemble pas du tout au classique qu’est Replay de Ken Grimwood auquel on pourrait penser en lisant la
présentation de Life After Life. Le
roman d’Atkinson est bien plus subtil que celui de Grimwood. En effet, il
s’inscrit dans un contexte historique où la moindre déviation peut avoir des
conséquences majeures ; en outre, Ursula est à la fois au cœur de
l’histoire de par ses actions et à la périphérie en tant que personne impactée
par les événements comme tout le monde.
> Le roman est parsemé de petits
indices qui peuvent passer inaperçus. Si vous ne les remarquez
pas, l’histoire vous sera toutefois entièrement compréhensible mais le lecteur
attentif et joueur appréciera ces liens inexpliqués mais ayant en réalité un
sens.
Ce livre se lirait d’une traite s’il était moins épais.