Five Bells – Gail Jones


Five Bells – Gail Jones
Vintage Books, 2012, 218 pages
(existe en VF au Mercure de France sous le titre Cinq carillons)


Le temps d’un samedi radieux, Gail Jones nous décrit la journée de quatre personnages que les pas conduisent sur un lieu de rassemblement prisé : Circular Quay et le célèbre opéra de Sydney dont l’architecture a fait couler tant d’encre.
Ellie est obsédée par sa première expérience sexuelle ; James ne cesse de revenir sur ses choix, lui dont la vie a été détruite par un drame dont il se sent responsable ; Pei Xing a fui la Chine communiste sans s’imaginer que le passé finit toujours par vous jouer des tours ; Catherine essaie de construire une vie loin de son pays natal, l’Irlande, et en l’absence de son frère tant aimé, aujourd’hui décédé.

Gail Jones nous plonge dans les pensées les plus intimes de ces quatre personnages, dans leur mémoire profonde, celle qui ne se partage pas.

And memory, the flood that does not flow.’ (Five Bellspoème de Kenneth Slessor)

Il est beaucoup questions de flux et de reflux dans ce livre, et nous avançons lentement à travers les dédales des pensées de chacun. Jones établit un parallèle intéressant entre nos vies, les traces que nous laissons et l’art aborigène.
L’auteur insiste également sur le fait que la vie est ici et maintenant, dans l’instant : il nous faut laisser derrière nous nos différentes mues ; ce ne sont que des peaux mortes qui ne sont plus adaptées à notre personne.

Cette histoire est remplie d’images, de symboles, et elle serait quasi-parfaite si ce n’était sa structure très mécanique. En effet, l’auteur va d’un personnage à l’autre toujours dans le même ordre, finissant par lasser. Ce choix semble d'autant plus étrange que tout, dans ce livre, est marqué par l’idée de fluidité, de mouvement (le temps, l’eau, les pensées, la foule en mouvement, etc.), sauf la façon dont il est construit.


Un roman intéressant à la structure malheureusement maladroite.