Faber and Faber, 2004, 320 pages
(première publication :1989)
« It was the summer that men first walked on the moon. »
Ce livre contient toute l’œuvre d’Auster : New York, les tournants imprévus de l’existence, l’importance des mondes imaginaires et du rêve mais aussi de l’Histoire des Etats-Unis et de sa géographie, les patronymes évocateurs et la question de l’identité en général, de l'en(quête), l’inventivité débordante qui fait de chaque détail une réjouissance, etc.
Paul Auster est souvent décrit comme un des écrivains américains les plus européens et pourtant son œuvre est foncièrement ancrée dans l’Amérique, celle de la grande ville dans laquelle les individus se perdent, disparaissent, celle des Indiens, celle de la frontière (et dans ce roman, plusieurs frontières réelles et imaginaires tiennent un rôle majeur), celle du désert, lieu de tous les dangers mais aussi de rédemption, celle de l’aventure vers l’Ouest et enfin, l’Amérique qui met au centre l’individu car : « every man is the author of his own life ».
Moon Palace est également le prototype du roman d’apprentissage avec ses épreuves, ses choix à faire, ses opportunités à saisir, ses découvertes qui amènent notre héros à évoluer pour mieux être lui-même. Car, si Marco Stanley Fogg a un nom a faire pâlir d’envie les explorateurs, il ne sait rien de ses origines. Sa mère est décédée alors qu’il était encore enfant et il n’a jamais connu son père. Une fois son oncle parti vers d’autres horizons et son héritage dilapidé, il se retrouvera totalement démuni dans tous les sens du terme. Comment prendre pied dans la vie quand on n’a pas de point de départ ? Fogg va choisir la désinvolture, vraisemblablement pour se protéger plus que par irresponsabilité. Il lui faudra vivre nombre expériences avant de pouvoir commencer à poser un pied sur un sol plus ferme. Alors, il pourra prendre son envol …
« I kept my eyes on it as it rose into the night sky, not turning away until it had found its place in the darkness. »