Virtual – Felipe Hernández

 

Virtual – Felipe Hernández
Virtual – Felipe Hernández
Verdier, 2021, 512 pages
Traduction de Dominique Blanc

 

Quel roman étrange ! Jacob Sender, de par ses qualités particulières, travaille pour la police. Il est capable, en outre, de remarquer les phénomènes étranges qui surviennent sur la planète et passent pourtant inaperçus pour le commun des mortels. Ces événements sont liés à des distorsions temporelles qui laissent entendre l’existence de plusieurs niveaux de réalité.

Suite à un accident de voiture, Jacob se retrouve projeté dans une de ces réalités parallèles ; il en revient avec un objet mystérieux. C’est ainsi que le dirigeant d’une entreprise de haute technologie apparaît dans sa vie et lui confie la mission de comprendre l’origine de ce non-objet. Commence, pour Jacob, une quête dans différentes réalités. Mais quel monde est le réel ? Et, en conséquence, jusqu’à quel point Jacob est-il réel ?

 

Virtual est à la fois un livre séduisant et déstabilisant. Bien que peu amatrice des univers imaginaires, j’ai été rapidement séduite par ce roman qui intrigue et s’appuie sur le terreau des œuvres de ce domaine. En outre, il propose une profondeur intéressante et on devine que l’auteur avait à cœur de creuser son sujet. En revanche, il m’a souvent semblé inutilement voire faussement complexifié avec quelques coutures apparentes. Pendant très longtemps, Jacob semble être un parfait imbécile qui ne comprend rien, y compris quand certains aspects sont plutôt explicites. Ainsi, l’intrigue fait du surplace, voire revient en arrière et le seul sentiment qui en découle est une frustration intense. A contrario, le dernier cinquième s’accélère tellement sous l’impulsion d’un Jacob qui, soudain, semble extra-lucide que l’on reste un bon moment étourdi (et dans le noir le plus absolu).

En définitive, c’est une lecture plaisante et absorbante qui aboutit à une explication intéressante et bien ficelée. Je doute que les 500 pages aient été nécessaires et regrette un léger inachèvement sur le plan purement romanesque. Pour autant, les « joueurs » et amateurs de théories sur l’univers et les mondes parallèles se régaleront sans nul doute.

Les premières pages.

Une autre chronique.