L’homme qui fuyait le Nobel – Patrick Tudoret
Grasset, 2015, 240
pages
Tristan Talberg se voit décerner le prix Nobel de
littérature mais il n’en veut pas. Il n'écrit plus depuis le décès de son épouse et s'est coupé du monde. Aussi est-il pris de panique devant le vacarme médiatique provoqué par le prix et
décide de s’enfuir de Paris. Sur les chemins de Compostelle, il retrouve le
goût de la vie.
L’idée était intéressante à plus d’un titre ; le
personnage de Talberg prometteur. Mais l’intrigue est attendue ; en
vérité, il ne se passe pas grand-chose au-delà de ce qu’en dit la présentation.
Ce qui est plutôt bien fait, c’est que Talberg se retrouve
sur le Chemin plus ou moins par hasard. Il cherche avant tout un endroit reculé
pour se faire oublier et atterrit dans la région du Puy. Talberg n’est pas
croyant et le décès de sa femme ne l’a pas jeté dans les bras de Dieu. Il n’est
pas non plus un mystique mais il aime la randonnée et, si au départ il pense plutôt
au chemin de Stevenson dans les Cévennes, c’est en direction de Compostelle qu’il
finit par se tourner au fil des rencontres.
Il y a un point vraiment réussi, ce sont les lettres
que Talberg adresse à sa femme et qui s’insèrent dans le fil de la narration.
Le style n’est pas morne comme dans l’intrigue principale : l’amour, le
chagrin et la rage de Talberg y sont palpables sans exagération et il est
difficile de ne pas être touché(e) par ces superbes missives.
Au final, le livre laisse un souvenir en demi-teinte et des
promesses à demi-tenues. Dommage.
Ce livre m’a été transmis par l’éditeur via NetGalley.