Les splendeurs de l’Alexandra – William Trevor

Les splendeurs de l'Alexandra William Trevor
Les splendeurs de l’Alexandra – William Trevor
Nights at The Alexandra, 1987
Editions Joëlle Lolsfeld, 1999, 113 pages
Traduction d’Angélique Lévi


Nous sommes dans une petite ville d’Irlande au cours de la seconde guerre mondiale. Le pays est neutre et constitue une terre d’accueil bienvenue pour les Messinger : une Anglaise ayant épousé un Allemand bien plus âgé qu’elle.
Harry, le narrateur, est un enfant qui ne trouve pas sa place dans sa famille. Ses parents représentent cette Irlande étriquée où l’air est rare et étouffe les rêves, même informulés. Quand son chemin croise celui de Frau Messinger, c’est toute sa vie qui s’illumine.


L’intrigue pourrait sembler assez banale : un adolescent qui s’éprend d’une femme mariée qui le reçoit gentiment et alimente involontairement ses fantasmes : pas de quoi fouetter un chat. Mais l’histoire n’est pas si simple que cela, ni compliquée non plus et c’est une des forces de ce livre : prendre le lecteur un peu par surprise mais sans en faire des tonnes ; rester dans le vraisemblable tout en introduisant un élément qui bouscule la donne.
Il faut également compter sur le talent de Trevor à la plume subtile, attaché à ses personnages, à leurs émotions.

Je regrette que les résumés officiels que j’ai pu lire proposent une analyse qui me semble fausse. Ce court livre parle de la vie, d’un destin assumé, de la façon dont la société évalue la réussite et du fait que votre attachement aux souvenirs ne fait pas de vous un être pathétique pour autant. Ce n’est pas un livre qui m’a emportée mais c’est un livre dont je me souviendrai longtemps et je crois que c’est le plus important.



« Le destin a fait de moi le fantôme d’un interlude : c’est ce que de temps à autre je dis en ville, tâchant de leur expliquer. »